(Agence Ecofin) - Dès 2024, les compagnies aériennes africaines pourraient renouer avec des marges positives. L’IATA présente sur ce sujet plusieurs raisons d’être optimiste, mais il faudra surmonter de nombreux défis pour redonner de l’équilibre aux finances du secteur dans la région.
Selon des experts de l'Association du transport aérien international (IATA), les finances des compagnies aériennes africaines devraient retrouver un début d'équilibre à partir de 2024, après 13 années durant lesquelles elles ont collectivement accumulé des pertes de l'ordre de 6,6 milliards de dollars. Pour 2023, il est annoncé que les pertes consolidées dans le secteur seront de seulement 213 millions de dollars, après une moyenne annuelle de 1,2 milliard de dollars entre 2020 et 2022.
L'optimisme de l'IATA est soutenu par le fait que l'Afrique compte 18% de la population mondiale, une part importante des personnes en âge de travailler, et des perspectives qui ciblent un marché de 260 millions de personnes. Cependant, pour y parvenir, il faudra surmonter de nombreux défis, dont plusieurs qui sont d'ordre financier. Les coûts d'exploitation sont simplement insoutenables pour les compagnies aériennes africaines, entre le refinancement des acquisitions d'avions, les charges de kérosène (31,2%) et de maintenance (environ 20%).
De plus, ces compagnies doivent parfois desservir des pays avec des monnaies et des régimes de change différents, ce qui peut rendre difficile le rapatriement des revenus. Selon l'IATA, la région comptait en février pour 66% des fonds de compagnies aériennes bloqués dans les pays. D'une certaine manière, cependant, la situation financière n'est pas étrangère aux conditions générales d'exploitation.
Bien que la part qui revient aux compagnies sur le prix du billet d'avion reste assez modeste, les États l’ont grevé de charges et taxes diverses qui rendent l'accès à ce mode de transport, notamment via des compagnies de la région, prohibitif. La faible connectivité de la région et une circulation des personnes qui reste assez restrictive ne facilitent pas davantage les choses.
De nombreuses grandes compagnies de la région sont tombées en faillite, parfois à cause de mauvaise gestion et de corruption. Cependant, d'un point de vue financier, il reste difficile de rendre rentables des avions qui assurent peu de liaisons et parfois peu de passagers, tandis que les charges financières sur les appareils sont dues en permanence.
Une compagnie qui semble avoir trouvé la bonne combinaison est Ethiopian Airlines. La compagnie peut tirer profit de la réduction de ses charges d'exploitation ainsi que de son positionnement en tant que solution par excellence pour le déplacement intrarégional, même si cela implique parfois des détours par Addis-Abeba. Pour l'instant, une de ses récentes structurations financières, qui a connu l'intervention d’une banque importante comme l’américain Citigroup, semble plutôt bien fonctionner.
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