(Agence Ecofin) - La banque britannique a l'occasion de porter le total des garanties obtenues depuis début 2024 sur le Trade Finance en Afrique subsaharienne à près de 700 milliards. Le mécanisme semble connaître un succès dans une Afrique qui peine toujours à accéder à des ressources en devises.
Le 8 mars 2024, le Conseil d'administration de la MIGA, l'agence de garantie des investissements de la Banque mondiale, décidera d'octroyer ou non une couverture d'un an renouvelable pour un prêt de 326,4 millions USD qui est en cours de finalisation entre le groupe financier britannique Standard Chartered Bank (SCB) et le gouvernement du Sénégal.
Selon le résumé publié par la Banque mondiale, « ce crédit garanti par la MIGA financerait des prêts à court terme liés au commerce, visant principalement à soutenir le secteur agricole ». Rappelons que SCB est un habitué de la MIGA, ayant récemment obtenu le renouvellement d'une garantie de 349 millions d'euros sur un prêt à la Banque de Développement des États d'Afrique de l'Est.
Si elle est approuvée, ce serait la 2ème garantie commerce annoncée cette année pour un pays de l'UEMOA, et la 3ème pour une instance publique africaine. Le 29 janvier, la MIGA a activé sa garantie sur un prêt de 95 millions d'euros de Rand Merchant Bank accordé au gouvernement de la Côte d'Ivoire.
Le financement du négoce en Afrique connaît des difficultés croissantes depuis 3 ans, avec la hausse des prix, la dépréciation des devises du continent et une aide insuffisante des institutions internationales. La MIGA entend contribuer à la solution en ouvrant aux banques un accès à des ressources additionnelles. Les coûts de ce mécanisme pour les États bénéficiaires restent cependant inconnus.
Une garantie MIGA semble pertinente pour le Sénégal, actuellement confronté à une crise politique que les acteurs s'efforcent de juguler. Le mandat du président Macky Sall s'achève le 2 avril, mais il est peu probable que des élections soient organisées d'ici là. Parallèlement, le pays a adopté un ambitieux budget de 7 000 milliards FCFA, le deuxième de la zone franc après la Côte d'Ivoire.
Une sécheresse accrue sur la façade ouest-africaine et des pluies à haut risque menacent également le pays. Enfin, la BCEAO prévoit un excédent de seulement 874,5 milliards FCFA sur la balance des paiements de l'UEMOA en 2024, après un déficit de 3 000 milliards en 2023. L'accès aux devises risque ainsi d'être très contraint.
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