Le distributeur sud-africain Edcon claque la porte de l'agence de notation Standard & Poors

(Agence Ecofin) - C'est le divorce consommé entre l'agence de notation américaine Standard & Poor's et Edcon, le géant sud-africain de la grande distribution des vêtements. « Nous avons retiré l'ensemble de nos notations sur le groupe à sa demande », peut-on lire dans un communiqué publié le 6 février 2016.

Cette situation survient, alors que S&P a dégradé au niveau du"Défaut", ses différentes notes, sur les obligations émises par Edcon et dont certaines arrivent à maturité en 2018. « Notre décision de notation découle de l'annonce dans laquelle Edcon indique avoir finalisé la restructuration de la quasi-totalité de ses dettes, donnant à ses créanciers le contrôle sur son capital », explique l'agence de notation.

Chez Edcon, on salue pourtant cette initiative, qui a permis après plusieurs longues heures de discussions, de réduire son endettement de 26,7 milliards de rands (2 milliards $), à seulement 7 milliards de rands (519 millions $). Ses responsables font néanmoins savoir que le groupe a atteint un stade, où le cash généré par ses ventes en 2017 n'aurait pas sufit à couvrir ses beoins de liquidités sur le court terme.

Les analystes, dans les firmes d'investissement, sont beaucoup plus nuancés que ceux de Standard & Poor's. Selon Chris Gilmour qui travaille chez Barclays Wealth & Investment Management, la conclusion de cette restructuration est un pas important pour Edcon. « Même si le groupe doit faire face à la forte concurrence que lui livrent des marques comme H&M et Zara, il demeure celui qui est le plus présent en Afrique du sud », a fait savoir Mr Gilmour. Désormais, l'attention des investisseurs sera portée sur la réaction de Moody's qui note aussi le groupe. Cette autre agence de notation s'inquiète de la dette d'Edcon depuis 2014, et avait, elle aussi, en 2016, ramené la note du groupe de distribution, à la limite du défaut. Toujours au cours de l’année précédente, Bain Capital qui avait misé sur le potentiel d'Edcon, s'est retiré, en échangeant ses parts contre la dette due à certains créanciers.

Idriss Linge