(ORANGE CÔTE D'IVOIRE) - Majoritairement informelles, les PME représentent 90% du tissu économique africain, selon les données du groupe de la Banque mondiale. Ces entreprises, essentielles au développement local, font face à des défis majeurs : accès limité au financement, manque de formations et de compétences, difficultés d'accès aux marchés. Cette situation souligne un besoin crucial d'accroître leur compétitivité.
Toutefois, l’ère du digital offre à ces entreprises une opportunité de palier à leurs différents défis en ayant accès à de nombreuses ressources, formations et une visibilité en ligne qui leurs permet d’élargir leurs horizons. De plus, grâce à de nombreux outils digitaux, elles peuvent optimiser, décider et travailler en collaboration et en toute mobilité. Cela leurs permet aussi de créer un réseautage via les Réseaux Sociaux.
La résistance à la digitalisation : un problème de perception ou de ressources ?
Les obstacles à la digitalisation sont variés et incluent les facteurs : humains, sociaux et culturels. Dans certaines entreprises, la résistance à l'adoption du numérique peut être attribuée à un manque d'acculturation aux technologies, c'est-à-dire un déficit de connaissance et d'adaptation à l'écosystème du numérique. Les PME, souvent limitées en termes de ressources financières et humaines, peuvent trouver difficile et coûteux d'intégrer les technologies numériques dans leurs opérations. Cette intégration nécessite non seulement des investissements en matériel et en logiciels, mais aussi une formation et un accompagnement des employés pour assurer une transition efficace vers les pratiques numériques.
Bien que l'investissement dans l'Internet haut débit ait considérablement augmenté en Afrique - passant de 9% en 2012 à 30% en 2022 d’après l’Union internationale des télécommunications (UIT) - et que la pénétration du numérique soit évaluée à 43% en Afrique de l’Ouest, et même à plus de 65% en Côte d’Ivoire (Roger Adom, Ministre de l’Économie numérique, des télécommunications et de l’innovation), cependant, une part significative des PME africaines, environ 40%, demeure non digitalisée. Cette réalité met en évidence une disparité marquée dans l'adoption des technologies numériques, aggravée par des inégalités socio-économiques, un manque de compétences et une vulnérabilité accrue aux cyberattaques.
Enfin, la transition vers le numérique nécessite un environnement propice, avec un soutien gouvernemental, des infrastructures adéquates, et une sensibilisation accrue à l'importance de la littératie numérique et à la gestion des risques de cybersécurité. L'élaboration de politiques et de programmes visant à réduire ces disparités et à promouvoir une intégration plus large du numérique dans l'ensemble de l'économie est cruciale pour réaliser le potentiel complet de la transformation numérique en Afrique.
Le numérique : un outil de compétitivité dans un contexte de concurrence mondialisée
À l'heure de la mondialisation, où la concurrence est internationale et rude, les entreprises africaines sont de plus en plus confrontées à la nécessité de se digitaliser pour rester compétitives sur le marché.
Cette transition, notamment à travers l'exploitation du Big Data, permet d'obtenir une compréhension plus profonde des dynamiques du marché et des tendances de consommation ; offrant un avantage concurrentiel précieux, en amenant les entreprises à anticiper les besoins des consommateurs et à répondre plus efficacement à la demande. En Côte d'Ivoire, la pertinence du Big Data est de plus en plus reconnue, avec des entreprises comme Orange ou Enical Technologies qui développent des solutions adaptées aux spécificités locales.
Un autre aspect crucial de la digitalisation est l'automatisation des processus. En remplaçant les tâches manuelles par des systèmes automatisés, les entreprises et les administrations réalisent des gains significatifs en termes d'efficacité opérationnelle. L'automatisation réduit les erreurs humaines et accélère les processus, ce qui se traduit par des économies de temps et de ressources substantielles. Cette efficacité accrue libère du temps pour les employés, leur permettant de se concentrer sur des activités stratégiques et à plus forte valeur ajoutée.
De plus, le numérique ouvre la voie à la création de synergies entre différents secteurs d'activité, ouvrant ainsi des opportunités pour de nouvelles sources de revenu. Par exemple, en Côte d'Ivoire, Orange a réussi à tirer parti de ses activités de télécommunications traditionnelles pour se diversifier dans des domaines tels que le Mobile Money avec Orange Money et la banque mobile avec Orange Bank Africa.
Ces initiatives illustrent comment la digitalisation permet aux entreprises de se réinventer et de diversifier leurs offres. Cette capacité à innover et à diversifier les sources de revenus est cruciale pour les PME africaines qui cherchent à prospérer dans un environnement de plus en plus numérisé et concurrentiel.
Le risque Cyber : un point de vigilance pour les PMEs africaines
La transformation numérique, tout en offrant de nombreux avantages, expose également les entreprises à un risque accru de cyberattaques. Les entreprises doivent faire face à des menaces telles que les logiciels malveillants, le piratage de données et le phishing, qui peuvent compromettre des informations sensibles. Ces menaces ont un impact économique considérable, perturbant le fonctionnement des entreprises et menaçant la stabilité de leurs services.
Fait notable : 57% des entreprises - interrogées dans le cadre d’une étude de Deloitte sur la maturité des PME ivoiriennes en matière de cybersécurité - estiment que le numérique est une priorité. Pourtant 66% des répondants ont indiqué que la cybersécurité n’est jamais abordée lors des comités de direction.
De même, selon le rapport annuel 2023 du CESIA (Club d’Experts de la Sécurité de l’Information en Afrique) concernant l'état et la perception de la maturité en matière de cybersécurité des entreprises en Afrique, plus de la moitié (54,46%) des entreprises admettent ne pas être équipées pour faire face à une cyberattaque.
Les risques auxquels elles sont exposées sont pourtant variés, allant du vol de données aux attaques par déni de service distribué (DDoS), en passant par les atteintes à leur réputation et les malwares. En 2022, les PME ivoiriennes ont été particulièrement touchées, subissant plus de 2 millions d'attaques.
Pour une transformation numérique réussie, il est donc crucial de mettre en place une stratégie qui valorise à la fois la fonctionnalité et la sécurité des données. Bonne nouvelle, 80% des entreprises ont déclaré vouloir investir dans des solutions de cybersécurité au cours des prochaines années. Néanmoins, 81% n’ont jamais reçu de formations en matière de cybersécurité !
Encore du chemin à parcourir, donc…
Pacome Boidi, Manager Senior Avant-Vente, Bid Management et Experts Vendeurs Orange Côte d’Ivoire.
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