(Agence Ecofin) - En Afrique du Sud, l’industrie des chaussures de sport est essentiellement constituée de produits importés, les fabricants locaux tardant à lancer des paires à cause du manque d’équipements. Theo Baloyi y a vu l’occasion de créer Bathu, une marque de sneakers et de baskets aux empreintes africaines.
Bathu est une marque de chaussures créée par l’entrepreneur Sud-Africain Theo Baloyi (photo). Elle propose plusieurs gammes de baskets et de sneakers pour enfants et adultes, conçus avec du tissu, du cuir, du daim et des semelles épaisses. L'entreprise possède une plateforme de vente en ligne, des magasins dans plusieurs villes du pays, et commercialise environ 15 000 paires par mois. Bathu, qui signifie « chaussure » en langue locale Kasi, veut imposer les empreintes africaines dans l’industrie mondiale de la chaussure.
Le parcours de Théo Baloyi a commencé avec la rencontre d’un homme d’affaires étranger avec qui il a échangé sur l’entrepreneuriat et la culture. Celui qui était alors comptable décide de se lancer dans l'industrie de la chaussure. Après plusieurs mois de recherches, il a remarqué que la plupart des baskets disponibles sur le continent étaient importées. Il a donc voulu créer quelque chose avec une touche africaine.
« J'ai fait 18 mois de recherche et de développement, ce qui m'a permis de mettre au point une preuve de concept, des tests de qualité et une assurance qualité […] J'ai eu la chance d'avoir une grande expérience de la modélisation commerciale et financière dans un environnement d'entreprise », a-t-il expliqué sur How We Made in Africa.
It’s never a blue Monday with Bathu?https://t.co/PvIQfVoGFv pic.twitter.com/IuUsosAHl6
— Bathu (@bathu_sa) February 8, 2021
Le marché de la chaussure locale en Afrique du Sud n’est pas encore très développé, notamment en ce qui concerne les chaussures de sport. Pour la plupart des modèles, les fabricants ne disposent pas de l'équipement adéquat. Selon Theo Baloyi, il faut entre 1 et 8 mois pour fabriquer une nouvelle paire en Afrique du Sud. Accessoire de mode, elle doit malheureusement être fabriquée avant de devenir un produit démodé.
« Alors que les usines sud-africaines peuvent acheter du matériel coûteux pour fabriquer selon des exigences spécifiques, les tendances et les styles peuvent ne plus être d'actualité lorsque la fabrication du produit est achevée », a-t-il ajouté.
Mettre en lumière une marque de baskets africaine constitue tout l’enjeu pour Theo Baloyi. Sa marque exprime non seulement la fierté de participer à l’essor des produits fabriqués au niveau local, mais aussi de trouver un nouveau marché aux fournisseurs de la matière première qu’il utilise. En créant Bathu, l’entrepreneur qui emploie essentiellement des Sud-Africains contribue aussi à la lutte contre le chômage des jeunes.
Si la marque connaît un grand succès aujourd’hui, le processus lié à son lancement a été le plus grand défi rencontré par Theo Baloyi. Son concept de baskets africaines a été rejeté par 13 usines différentes, malgré des mois de conceptualisation et d’étude de faisabilité. Il a alors commencé par une édition de 100 paires, et a pu compter sur ses relations et ses proches pour faire connaitre sa marque. Le succès de ses premières ventes lui a permis de réinvestir les revenus pour augmenter sa capacité de production et satisfaire la clientèle grandissante. Au fil des années, il a réussi à s’imposer dans le pays en se servant du marketing sur les réseaux sociaux et sur sa plateforme en ligne.
Introducing the NEW #BATHUXSOMIZI GOLD sneakers!
— Bathu (@bathu_sa) February 11, 2021
Available in all our stores from the 12th of February (tomorrow)
Price: R1800
“Walk Your Journey” https://t.co/PvIQfVoGFv pic.twitter.com/XKJzrTGjo2
Lancée en 2015, Bathu réalise à ce jour un chiffre d'affaires de plus de 1 million USD et emploie une centaine de personnes. Theo Baloyi a reçu plusieurs récompenses dont le Young entrepreneur of the year du South African Business Premier Awards en 2019, et le Hennessy XO Businessman of the Year Award, du Black Business Quarterly Awards en 2020. Tout récemment, il a noué un partenariat avec la marque de baskets Castle Lite afin d’étendre son entreprise dans d’autres pays, en commençant par le Botswana.
Aïsha Moyouzame
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.