(Agence Ecofin) - Les entreprises d’Afrique centrale pourront bientôt marquer leurs produits du label Made in Central Africa. La zone étant à la traîne en matière d’échanges de biens et services, ce label vise à améliorer le commerce intra-régional, et à préparer les industriels locaux au marché de la ZLECAF.
Le Made in Central Africa pourra bientôt devenir un critère d’achat pour les produits fabriqués dans la sous-région Afrique centrale. Ce label présenté comme le marqueur de l’origine des produits de meilleure qualité des entreprises et industries locales, vise à stimuler la concurrence dans la production de biens et services. Il a pour but d’amplifier le commerce non seulement au niveau de l’Afrique centrale, mais aussi dans le contexte de la zone de libre-échange continentale africaine.
Pour qu’un produit puisse porter le label MICA, il faudra qu’il dispose entre autres du régime préférentiel CEMAC déjà en place. Par ailleurs, la CEEAC précise que le produit qui sollicite l’agrément doit être entièrement originaire de la sous-région. Il doit être fabriqué en incorporant au minimum 40% de matières premières provenant des Etats membres.
L’Afrique centrale est à la traîne en matière d’échanges de biens et de services. Selon le bureau sous-régional de la CEA, « le panier des exportations des pays de l’Afrique centrale était composé en 2015 de moins de 2% de produits finis, contre 90% de matières premières ». L’instauration du label MICA a pour objectif de booster le niveau de compétitivité des pays de la zone dans la production de biens et services locaux.
Les entrepreneurs et industriels locaux sont au premier rang pour tirer profit des opportunités qu’offrent ce vaste marché sous-régional. Le label MICA va leur donner accès à un marché de près de 187 millions de consommateurs au niveau de la CEEAC. Il va faciliter la pénétration des produits de la région auprès de 1,3 milliard de consommateurs au sein de la ZLECAF, et donc, les prévisions indiquent l’augmentation du commerce intra-africain de plus de 52 % d'ici 2022.
Ce label va également permettre à des entreprises d’être concurrentielles sur un marché auquel elles n’avaient pas facilement accès auparavant. En outre, un marché commun implique la réduction des barrières douanières et l’amélioration des activités commerciales.
Toutefois, soutenir l’entrepreneuriat et l’industrie au niveau sous-régional nécessite d’apporter un appui matériel et financier, en particulier pour les petites entreprises. Or les entrepreneurs des pays d’Afrique centrale se heurtent encore à certains obstacles, à savoir l’accès à l’électricité, à une main-d’œuvre qualifiée et au financement. La mise en place du Made in Central Africa devra de ce fait prendre en considération ces réalités socioéconomiques, en vue d’établir une politique industrielle coordonnée des Etats membres, avant son entrée en vigueur prévue au troisième semestre 2021.
Aïsha Moyouzame
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.