Nigéria : l’IA et le Machine Learning pour faire face au vandalisme des pipelines et au vol de pétrole brut ?

(Agence Ecofin) - Le vol et les actes de vandalisme comptent parmi les principales causes des contre-performances de l’industrie nigériane du pétrole et du gaz. Les autorités se tournent vers des outils de digitalisation pour y faire face.                   

Vendredi 19 avril, le gouvernement nigérian a annoncé qu’il travaille au déploiement de solutions liées à l’intelligence artificielle (IA) et au Machine Learning (ML) pour lutter contre les actes de vandalisme sur les infrastructures pétrolières et le vol de pétrole brut. L’annonce a été faite dans le cadre d’une rencontre organisée par le ministère du Pétrole à Abuja, pour évaluer les modalités d’intégration rapide de ces solutions dans les politiques publiques du secteur de l’énergie.

Cette intervention survient dans un contexte où le gouvernement fédéral et les compagnies opérant dans le delta du Niger se retrouvent quasiment impuissants face au vandalisme et au vol de pétrole. Ces quatre dernières années, les incidents d’attaques et de détournement de pétrole se sont multipliés, avec un record de 240 incidents signalés entre le samedi 15 et le vendredi 21 juillet passés. L’année dernière près de 100 pipelines illégaux ont été découverts dans le bassin producteur du pays, ainsi que 69 raffineries illégales.

Rappelons que ces infrastructures illégales sont approvisionnées via le siphonnage des réseaux de distribution du brut. Une situation qui, ajoutée à la vétusté des installations, érode la production pétrolière de la fédération. Celle-ci a affiché 1,23 million de barils en mars, contre 1,32 million de barils par jour en février, permettant au passage à la Libye de dépasser le géant ouest-africain et de se hisser au rang de premier producteur africain de pétrole.

Les responsables n’ont pas explicitement mentionné comment ces solutions permettront de combattre les actes de vandalisme et de vol de pétrole. Mais des solutions similaires existent ailleurs, notamment aux États-Unis, dans le cadre des efforts de digitalisation des opérations.

Le directeur du département Midstream et Downstream du ministère, Mohammed Abubakar a ainsi déclaré que « l’adoption de ces technologies contribuera à coup sûr à réduire les problèmes de sécurité qui affectent les infrastructures pétrolières et gazières. Elles ont aussi le pouvoir de révolutionner la façon dont nous opérons dans les secteurs Midstream et Downstream. Ceci, en partant de l’optimisation des chaînes d’approvisionnement aux processus de raffinage en passant par l’amélioration de la sécurité et de la fiabilité des opérations ».

Olivier de Souza         

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