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En Afrique, le coût de production de l’hydrogène vert peut chuter à 1,6 $/ kg d’ici 2030 (rapport)

  • Date de création: 28 septembre 2023 07:47

(Agence Ecofin) - Le coût de production de l’hydrogène vert basé sur l’utilisation de l’électricité photovoltaïque pourrait chuter à 1,6 dollar par kg d’ici 2030 dans les régions offrant des conditions exceptionnelles d'irradiation solaire comme l’Afrique, l’Australie, le Chili, la Chine et le Moyen-Orient, a estimé l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans un rapport publié le 22 septembre.

Intitulé « Global Hydrogen Review 2023 », le rapport précise que l’utilisation de l’électricité photovoltaïque pour l’électrolyse de l’eau deviendra le moyen le moins cher pour produire de l’hydrogène d’ici la fin de la décennie, en raison notamment de la baisse des coûts des équipements nécessaires à la construction des centrales solaires et à la fabrication des électrolyseurs.  

A titre de comparaison, le coût de production de l’hydrogène propre en utilisant l’énergie éolienne se situera à entre 2,1 et 2,3 dollars par kg en 2030 dans les régions disposant d'excellentes ressources éoliennes (en mer ou sur terre) comme les États-Unis et le Nord-ouest de l’Europe.


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Les projets de production d’hydrogène vert dans le monde.

L’AIE s'inquiète cependant de la lenteur du remplacement de l'hydrogène gris (produit à partir d'hydrocarbures sans recourir à des procédés de captage et de stockage de carbone) par l'hydrogène propre dans le monde. Si le nombre de projets de production d’hydrogène à faibles émissions annoncés continue de croître rapidement, les volumes de production restent faibles, faute d’un véritable soutien financier des États. 

En 2022, la production de l’hydrogène à faible empreinte carbone s’est limitée à 0,7 million de tonnes à l’échelle mondiale, soit 0,7% de l’offre globale de l’hydrogène. Mais si tous les projets déjà annoncés sont réalisés, la production annuelle d'hydrogène à faibles émissions pourrait atteindre environ 38 millions de tonnes en 2030. Sur ce total, 27 millions de tonnes devraient être produits par électrolyse de l'eau à partir d'une source d'énergie renouvelable, et plus de 10 millions de tonnes à partir de combustibles fossiles avec captage du carbone. Mais ces objectifs risquent de ne pas être atteints d’ici la fin de la décennie, car à ce jour 4% des projets annoncés seulement ont fait l’objet d’une décision finale d'investissement.

Une demande atone

De plus, les nouveaux projets sont confrontés, au moins temporairement, à une hausse des coûts qui menace leur rentabilité à long terme dans un contexte de crise énergétique mondiale, d’inflation élevée et de perturbations des chaînes d’approvisionnements. Plusieurs projets ont déjà revu à la hausse leurs estimations de coûts initiales à des taux allant jusqu'à 50% !

Le rapport souligne d’autre part que les dispositifs visant à stimuler la demande d’hydrogène à faibles émissions sont également en retard par rapport à ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre figurant dans l’accord de Paris sur le climat. La consommation mondiale d’hydrogène, toutes catégories confondues, a atteint 95 millions de tonnes en 2022, soit une augmentation de près de 3 % par rapport à l’année précédente. La demande a fortement progressé dans toutes les grandes régions consommatrices, à l'exception de l'Europe, dont l'activité industrielle a été affectée par la forte hausse des prix du gaz naturel. Mais la consommation d’hydrogène à faibles émissions reste très limitée, ne représentant que 0,6 % de la consommation totale, ce qui implique que la production et l'utilisation d'hydrogène en 2022 a émis 900 millions de tonnes d'équivalent CO2.

Même à plus long terme, la demande restera faible si rien n’est fait pour la stimuler. Les entreprises ont signé des contrats d'achat à long terme portant sur un très modeste volume de 2 millions de tonnes d'hydrogène à faibles émissions. Pire encore, la moitié de ces contrats représentent des accords préliminaires avec des engagements non contraignants.

En ce qui concerne le commerce international de l’hydrogène bas carbone, trois projets seulement dont la production est destinée à l’export ont atteint le stade de la décision finale d'investissement.

Pour augmenter les volumes de production de l’hydrogène bas carbone et encourager son utilisation, le rapport recommande aux Etats de soutenir les entreprises opérant dans la filière à travers des garanties de prêt, des facilités de crédit à l'exportation ou des prises de participation dans les projets ; de s’attaquer rapidement aux obstacles réglementaires, notamment en ce qui concerne l'octroi de licences et de permis ;  et d’élaborer des normes, des réglementations et des certifications communes pour encourager le commerce international de l’énergie à faible empreinte carbone.