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En Afrique, la demande de gaz s’accélère : +4% par an jusqu’en 2026 (rapport)

  • Date de création: 11 octobre 2023 07:14

(Agence Ecofin) - Ces 10 dernières années, 40% des nouveaux gisements de gaz dans le monde ont été découverts en Afrique. La production gazière du continent devrait augmenter de 10% d’ici 2026. Un espoir pour les 600 millions d’Africains qui n’ont toujours pas accès à l’électricité.

La production de gaz naturel devrait augmenter de 10 % en Afrique d’ici 2026 pour s’établir à 271 milliards de mètres cubes à cet horizon contre 246 milliards de mètres cubes en 2022, selon un rapport publié le 10 octobre par l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Intitulé « Medium-Term Gas Report 2023 », le rapport précise que cette hausse découlera essentiellement de l’augmentation prévue des volumes de gaz extraits en Algérie, au Congo, en Egypte, au Sénégal, en Mauritanie, au Mozambique et au Nigeria.

Entre 2022 et 2026, l’Afrique devrait ainsi enregistrer la deuxième plus forte hausse de la production de ce combustible fossile à l’échelle mondiale, après le Moyen-Orient (+15%).  Sur cette même période, la production devrait connaître des hausses modestes, voire reculer dans d’autres régions du monde comme l’Amérique du Nord (+1,8%), l’Eurasie (+2,7%), et l’Europe (-7%).

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En 2022, les pays africains ont représenté environ 6 % de la production mondiale de gaz naturel, une proportion qui a doublé depuis l’an 2000 et quasiment triplé depuis 1990. Les principaux pays producteurs sont l'Algérie, l'Egypte et le Nigeria, qui représentent ensemble plus de 80 % de la production du continent.

Durant l’année écoulée, environ 36% du gaz naturel produit sur le continent a été exporté via des gazoducs ou sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL). Les principales destinations à l’export sont l’Europe, qui absorbe près des deux tiers des volumes exportés par les pays africains, et l’Asie.

Le rapport souligne d’autre part que l'Afrique concentre près de 40 % des nouvelles découvertes de gaz naturel réalisées à l'échelle mondiale au cours de la dernière décennie. Ces découvertes ont principalement eu lieu au Mozambique, en Mauritanie, au Sénégal et en Tanzanie.

Accélération du rythme de la demande

Les troubles politiques et sécuritaires ont cependant empêché le développement d’une partie de ces découvertes majeures. A titre d’exemple, le projet LNG Mozambique devait initialement livrer sa première cargaison de GNL en 2024, avec une capacité de production allant jusqu'à 60 milliards de m3 par an. Mais ce projet piloté par le groupe français TotalEnergies a été suspendu jusqu’à nouvel ordre, en raison d’une insurrection islamiste dans la province mozambicaine du Cabo Delgado. Les compagnies qui développent ce projet s'attendent désormais à ce que la production de GNL commence en 2028 dans le meilleur des cas.

Quoi qu’il en soit, les pays producteurs tablent sur les récentes découvertes de gaz pour répondre aux besoins énergétiques croissants du continent à moyen terme. Tirée par la forte croissance économique et l'augmentation rapide de la population, le rythme de croissance de la demande de gaz en Afrique devrait passer de 3 % en moyenne par an entre 2017 et 2021 à environ 4 % par an entre 2022 et 2026.  

La consommation des centrales électriques devrait représenter près de 70 % de la demande supplémentaire de gaz sur le continent.

Bien qu'il détienne plus de 9 % des réserves mondiales prouvées de gaz naturel, l’Afrique reste la région du monde la plus frappée par la pauvreté énergétique, avec près de 600 millions de personnes qui n'ont pas encore accès à l'électricité.

L’AIE révèle par ailleurs que la demande mondiale de gaz devrait augmenter de 1,6 % en moyenne par an d’ici 2026, soit plus lentement que la hausse annuelle moyenne de 2,5 % enregistrée entre 2017 et 2021. Ce ralentissement s’explique essentiellement par le fait que la demande globale de gaz des marchés matures de la région Asie-Pacifique, de l'Europe et de l'Amérique du Nord a atteint son maximum en 2021, et devrait diminuer de 1 % par an jusqu'en 2026. La course aux énergies renouvelables, qui s’est accélérée depuis le début du conflit russo-ukrainien, et l'amélioration de l'efficacité énergétique figurent parmi les principaux facteurs à l'origine de la tendance à la baisse de la consommation du gaz naturel sur ces marchés. D’ici 2026, la croissance de la demande sera principalement concentrée sur les marchés émergents d'Asie, ainsi que les pays riches en gaz au Moyen-Orient et en Afrique.