(Agence Ecofin) - L’Afrique du Sud est le premier producteur africain de charbon, combustible qui représente 80% de son approvisionnement en électricité. En plus du risque énergétique qu’un abandon du charbon ferait peser sur le pays, les pertes d’emploi sont un autre casse-tête.
Les projets entrant dans le cadre de la transition énergétique peuvent créer jusqu’à 72 000 emplois dans la province sud-africaine du Mpumalanga, l’un des bassins charbonniers du pays. Il s’agit du scénario le plus ambitieux proposé dans une étude publiée le mois dernier par COBENEFITS, un projet financé par l'Initiative internationale pour le climat, grâce à des analyses menées par le Council for Scientific and Industrial Research, Enertrag, Prime Africa et Navitas Energy.
Néanmoins, ces nouveaux emplois ne seront pas suffisamment importants pour compenser les pertes liées à l’abandon du charbon par le pays. Cela renforce les craintes avancées par plusieurs détracteurs de la « transition énergétique à tout prix », qui craignent l’impact négatif du passage au renouvelable sur l’économie de la nation arc-en-ciel. Pour Gwede Mantashe, ministre des Ressources minérales et de l’Energie, le pays ne doit pas se précipiter pour sortir du charbon.
« Je ne dis pas le charbon pour toujours […] Nous ne devons pas provoquer l’effondrement de notre économie parce que nous sommes avides de financements verts », indique-t-il.
South Africa deserves the opportunity to capitalise on its natural resources including oil and gas, as these resources have been proven to be game changers elsewhere. #InvestSA #InvestInSAEnergy #JustTransition
— Gwede Mantashe (@GwedeMantashe1) December 9, 2021
Il faut rappeler que ce problème n’est pas l’apanage de l’Afrique du Sud. Selon le rapport de McKinsey « Green Africa, a growth and resilience agenda for the continent » publié en octobre 2021, la transition énergétique pourrait faire perdre 1 million d’emplois sur le continent africain.
Emiliano Tossou