(Agence Ecofin) - Forte d’expériences positives en Afrique de l’Est, notamment en Ethiopie ou dans la vallée du Rift est-africain, la BAD est décidée à développer le potentiel géothermique africain.
Un projet prend forme actuellement avec le gouvernement de Djibouti pour développer une centrale de 50 MW dans la région du lac Assal. D’autres projets voient le jour en Tanzanie ou aux Comores.
« Le développement de la géothermie a été relativement limité dans la région. Seuls quelques 217 MW d’énergie géothermique ont été développés jusqu’à présent, principalement au Kenya. Cela reste insignifiant comparé à l’immense potentiel de la région, estimé à 10 000 MW rien qu’au Kenya.» a expliqué Tonia Kandiero, résidente-représentative de la BAD en Tanzanie lors de la 4eme Conférence géothermique du Rift africain organisée en novembre 2012 à Nairobi.
Le modèle choisi pour accélérer le développement des ressources géothermiques prévoit le financement, par la BAD ou par d’autres institutions de financement du développement, des toutes premières phases du projet et des activités à risque élevé, principalement celles liées au forage. Ce qui ouvre ensuite la voie à l’investissement privé pour transformer la vapeur en énergie en acheminant depuis les entrailles de la terre de la vapeur à très haute pression pour faire fonctionner les turbines de production d’électricité.
Pour Thierno Bah, ingénieur en énergie à la BAD, « le projet de développement géothermique de Menengai au Kenya constitue une illustration éloquente de ce nouveau modèle. La Banque africaine de développement a récemment soutenu ce projet avec quelque 150 millions de dollars de financements hautement concessionnels provenant de ses propres ressources avec une participation des fonds d’investissement climatiques ». Ce projet, auquel s’est joint le Fonds d’investissements climatiques, aura un impact positif pour les populations kényanes en augmentant l’approvisionnement en énergie dans un volume équivalent aux besoins actuels de consommation de 500 000 ménages, de 300 000 petites entreprises, et en dégageant quelque 1000 GWh pour d’autres entreprises et industries. Il permettra également d’économiser près de 2 millions de tonnes de CO2 par an.