(Agence Ecofin) - Pour faire face aux difficultés dans son secteur électrique, le Nigeria a besoin du soutien de ses partenaires. Cependant cela passe d’abord par une juste appréciation de la situation actuelle ce qui peut faire l’objet de dissensions.
Le gouvernement fédéral du Nigeria a rejeté un rapport de la Banque mondiale sur l’état actuel du secteur de l’électricité dans le pays. Le document indique que plus de 78 % des consommateurs au Nigeria reçoivent moins de 12 heures d’électricité par jour tandis que 74 % des abonnés ne sont pas satisfaits des services de fourniture électrique. Le rapport affirme également que si 93 % des utilisateurs disposant d’un compteur électrique paient régulièrement leurs factures, 58 % des utilisateurs raccordés au réseau n’ont pas de compteurs.
Dans une déclaration officielle, le conseiller spécial du président pour les infrastructures, Ahmad Zakari (photo), a contesté ces données de l’institution mondiale. « Nous ne savons pas vraiment qui a réalisé cette étude ni sur quelle période. Nous avons de bonnes relations de travail avec la Banque mondiale, mais les métriques sur le secteur électrique doivent venir du ministère de l’Energie, du régulateur (NERC) ou de la Banque centrale qui publie régulièrement des données », a affirmé le conseiller spécial.
Avant de poursuivre : « Il est inexact de faire une déclaration générale selon laquelle 78 % des Nigérians ont moins de 12 heures d’accès quotidien. Les données de la NERC montrent que 55 % des citoyens connectés au réseau sont dans les bandes tarifaires D et E, ce qui représente moins de 12 heures d’approvisionnement ».
En ce qui concerne les compteurs, le pays a entrepris une réforme qui implique la distribution de compteurs intelligents. Plus de 600 000 compteurs ont déjà été livrés aux sociétés de distribution (Discos) sur le million prévu et la distribution est en cours toujours selon le responsable.
En attendant, ce désaccord n’occulte pas les problèmes fondamentaux que rencontre le secteur électrique nigérian. Le pays a annoncé la semaine écoulée que 17 de ses centrales sur les 25 en cours d’activité étaient en panne, limitant la quantité d’énergie disponible. Cette dernière est de 7 000 MW au maximum alors que les générateurs électriques produisent plus de 40 000 MW dans le pays. En outre, le réseau électrique a une capacité limitée à 5 000 MW ce qui entraîne la perte d’une partie de l’énergie produite.
Gwladys Johnson Akinocho