(Agence Ecofin) - L’impact de la pandémie du coronavirus sur le secteur énergétique est inédit par rapport à la demande, aux investissements et aux émissions de carbone. La reprise dépendra de la fin de la pandémie, mais également des mesures des Etats pour prendre en compte l’enjeu climatique croissant.
La crise du coronavirus a affecté le secteur énergétique mondial plus qu’aucun autre événement enregistré dans l’histoire selon l’Agence internationale de l’Energie (AIE).
Selon le « World Energy Outlook » publié par l’agence durant le mois d’octobre, la crise sanitaire entraînera une baisse de 5 % de la demande énergétique en 2020. Les émissions liées au secteur baisseront également de 7 % tandis que les investissements enregistreront une baisse de 18 %. En outre, 100 millions de personnes qui pourraient être atteintes par la pauvreté extrême en Afrique n’auront pas la capacité d’améliorer leur accès à une énergie propre.
En ces temps incertains, l’AIE a élaboré plusieurs scénarii de reprise possibles pour le secteur.
Le « Stated Policies Scenario » prend en compte uniquement les annonces faites par les autorités jusqu’ici et qui prévoient que la demande énergétique renouera avec le niveau d’avant la crise en début 2023. Un retour à la normale qui n’aura lieu qu’en 2025 si la pandémie se prolonge et que la récession économique est plus grave.
Dans tous les cas, les énergies renouvelables joueront un rôle important dans la reprise avec le solaire en première ligne. « Si les gouvernements et les investisseurs accroissent leurs efforts de mise en place d’énergies propres en accord avec le scénario de développement durable, la croissance du solaire et de l’éolien seront plus que spectaculaires », a affirmé Fatih Birol (photo), le directeur exécutif de l’AIE. Les dix prochaines années enregistreront également la croissance de l’utilisation de l’hydrogène et le stockage de carbone.
« Seuls des changements structurels plus rapides dans notre manière de produire et de consommer l’énergie, peuvent briser la tendance à la croissance des émissions de manière durable. Les gouvernements ont la capacité et la responsabilité de mener des actions décisives pour accélérer la transition énergétique et mettre le monde sur une trajectoire qui lui permettra d’atteindre ses objectifs climatiques », a affirmé Fatih Birol. Selon les données du rapport si rien de significatif ne change, la hausse de la température sera limitée dans le meilleur des cas à 1,65 °C.
Gwladys Johnson Akinocho
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