(Agence Ecofin) - Le pays le plus industrialisé du continent continuera à enregistrer une croissance atone cette année et l’année prochaine, en raison notamment de la persistance de coupures planifiées d’électricité et des difficultés logistiques liées à la détérioration des infrastructures ferroviaires et portuaires.
Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé dans un rapport publié le mardi 30 janvier 2024, une révision à la baisse de ses prévisions de croissance pour l’Afrique du Sud en 2024 et en 2025, en raison notamment de la crise énergétique et aux défis logistiques qui plombent l’économie de la nation arc-en-ciel.
Dans une mise à jour de son rapport sur les perspectives de l’économie mondiale, l’institution financière multilatérale estime que l’économie sud-africaine devrait enregistrer une croissance de 1% en 2024 contre une précédente prévision de 1,8% datant d’octobre 2023.
Pour 2025, le FMI a réduit ses prévisions de croissance à 1,3 % contre 1,6 % précédemment.
La croissance atone attendue dans le pays le plus industrialisé d’Afrique s’explique principalement par « toutes les perturbations que nous avons observées dans le secteur de l'énergie et aussi dans le secteur de la logistique en Afrique du Sud », a déclaré l’économiste en chef du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, cité par Bloomberg TV, indiquant que les autorités devraient s’attaquer rapidement à ce problème.
L’Afrique du Sud est depuis plusieurs années aux prises avec une crise énergétique découlant de l’incapacité de l'entreprise nationale d’électricité Eskom à répondre à la demande, avec ses centrales à charbon vieillissantes et de nouvelles capacités de production inadéquates. Cette crise se manifeste par des coupures planifiées d’électricité visant à éviter un effondrement du réseau.
Causés par de longues années de mauvaise gestion et des investissements inadéquats, l’insuffisance du réseau ferroviaire et la congestion des ports sud-africains sont par ailleurs régulièrement critiquées par les groupes miniers opérant dans le pays, qui se disent incapables de répondre à la demande mondiale en raison des difficultés logistiques.
« Nous avons évoqué, avec les autorités sud-africaines, la nécessité d'assainir les finances publiques. Il est également nécessaire de maîtriser les dépenses publiques et d'augmenter les recettes fiscales », a-t-il souligné.
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Une initiative lancée par l'Association des universités africaines de télévision (AAU TV).