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Relance post-covid-19 : ce que propose l'Afrique à ses partenaires

  • Date de création: 28 octobre 2020 13:35

(Agence Ecofin) - Alors que l’Afrique peine à recevoir un soutien adéquat de ses partenaires, la Commission économique pour l’Afrique a travaillé sur 5 piliers d’une collaboration avec les partenaires internationaux. Ils permettraient de mobiliser des ressources financières conformes aux attentes.

La Commission économique pour l'Afrique (CEA) a expliqué comment les partenaires du continent pourraient l’aider à mener sa relance post-covid-19.

L’économiste Bartholomew Armah, directeur des questions de macroéconomie et de gouvernance au sein de l'Organisation a présenté les 5 différentes possibilités de solution de la CEA, lors d'une vidéoconférence organisée le 27 octobre 2020 par l'Initiative africaine des marchés financiers, un organe de la Banque africaine de développement (BAD).

Le premier point concerne le renforcement de la capacité d'intervention des banques multilatérales de développement en Afrique, en les dotant de 200 milliards $ de ressources qui seront par la suite mis à la disposition des pays africains dans le cadre des prêts de long terme ou des garanties de prêts sur le marché international des capitaux.

Alors que ses dirigeants ont passé le temps à rappeler à quel point l'Afrique courait un danger, le soutien de la Banque mondiale au continent est estimé fin août à seulement 667 millions $. Avec 1,07 milliard $ engagés, la BAD a été plus présente.

Le deuxième pilier est de voir la suspension du service de la dette du G20 être portée sur deux ans, avec une intervention active des créanciers privés de ces pays-là. Jusqu'ici, l'initiative n'a permis à l'Afrique que de dégager 4,9 milliards $. Un renouvellement de 6 mois a été accordé jusqu'à fin juin 2021.

Mais à la CEA, on le juge insuffisant. Déjà, cela ne coïncide pas avec la possibilité de faire un budget réaliste pour les pays, mais en plus le montant qui sera dégagé restera faible pour plusieurs pays.

Le troisième pilier de la CEA est relatif à la mise en place d’un accès plus facile aux marchés des capitaux. Pour le continent africain, les investisseurs obligataires internationaux exigent encore une prime de risque élevé.

Certains pays de la région affichent certes un stress au niveau de leur endettement. Mais pris globalement, la dette des pays africains reste faible en termes de stock et les cas de défaut ont été rares, ces dernières années.

La facilité proposée consisterait à mettre en place un véhicule d'investissement qui serait garanti par des ressources en devises de la part des pays de l'OCDE, par exemple. Ce véhicule emprunterait au profit des pays africains.

Le fait qu'il soit soutenu par des banques centrales de l'OCDE réduirait le risque pour les investisseurs, et avec le coût des emprunts pour les Africains. La ressource mobilisée sera de toutes les façons remboursée. Cela limiterait de possibles décaissements par les pays garants.

Le quatrième pilier concerne la mise en place d'une politique de réallocation des droits de tirage (DTS) spéciaux du FMI. Ce sont des unités de réserves des pays membres qui leur permettent de pouvoir en dernier recours, obtenir des devises lorsque le besoin se fait sentir. Mais pour les gros détenteurs de DTS, le recours au FMI n'est pas utile.

Les Etats-Unis ont reçu de leur Banque centrale l'équivalent de 7300 milliards $ pour diverses opérations de refinancement de l'économie. L’Union européenne est sur la même voix avec sa Banque centrale, ainsi que le Japon ; ce qui est difficile à faire pour les pays africains.

Le dernier pilier consiste à financer l'acquisition et la distribution de vaccins aux pays africains, lorsqu'ils seront disponibles. Il est aussi question de soutenir le renforcement des systèmes de santé publique dans la région.

Idriss Linge

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