(Agence Ecofin) - Au Ghana, la Banque centrale a exprimé son inquiétude face à la persistance des déséquilibres sur le budget au terme du deuxième trimestre 2019, a pu noter l'Agence Ecofin, dans le rapport de politique monétaire, publié par l'institution, il y a quelques jours. « La situation budgétaire reste préoccupante et des efforts supplémentaires seraient nécessaires pour combler la hausse du déficit », peut-on lire dans le document.
Le déficit budgétaire global s'est affiché à 3,9% du produit intérieur brut sur la période, contre un objectif de seulement 3,2%. Le Comité de politique monétaire de la Banque centrale ghanéenne a attribué cette situation à la faiblesse persistante des recettes budgétaires. En effet, les statistiques provisoires du gouvernement sur le budget révèlent qu'entre janvier et fin juillet 2019, les recettes globales, y compris les dons, se sont élevées à 26,8 milliards de cedis ghanéens contre un objectif envisagé de 31,8 milliards de cedis.
Cette situation a contraint le gouvernement à faire de difficiles ajustements des dépenses afin de contenir au maximum, son déficit. Ainsi, le total des dépenses et des apurements d'arriérés bien qu'en hausse de 22,4% en glissement annuel, n'a été que de 40,4 milliards de cedis, un niveau légèrement inférieur à l'objectif de 42,9 milliards de cedis.
La Banque centrale ghanéenne est surtout préoccupée par les conséquences que cette situation crée sur la dette publique. A fin juillet 2019, l’encours de la dette avait atteint 59,4% du PIB (205,6 milliards de cedis), contre 53,1% du PIB (159,7 milliards de cedis) à la fin du mois de juillet 2018.
Ce qui inquiète surtout, c'est que 31% de cette dette, soit 107,2 milliards de cedis, devront être remboursés à des investisseurs étrangers. Un risque en cas de survenance d'un choc extérieur, notamment pour la monnaie locale qui a perdu 9,7% depuis le début de l’année, malgré une hausse des revenus en devises.
Idriss Linge
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