(Agence Ecofin) - La prévision du PIB consolidé des 8 pays membres (Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Mali, Niger, Benin, Togo, Sénégal, Guinée Bissau) de l’UEMOA passe ainsi de 6,4% à 6,1% pour 2012.
Tiemoko Meyliet Koné, gouverneur de la BCEAO a expliqué cette décision par le ralentissement de l’économie mondiale du à la crise de la dette souveraine européenne et aux mauvais résultats de la campagne agricole 2011-2012.
« La prise en compte de ces effets défavorables nous a conduit à une révision à la baisse des perspectives de croissance de l’Union affectée pour l’année 2012 » a commenté le gouverneur qui ajoute que le déficit céréalier de la zone s’est creusé à près de 3,1 millions de tonnes entrainant des tensions inflationnistes.
Le taux d’inflation de la zone suit donc une tendance haussière avec une prévision 24 mois à 2,6 %, alors qu’il était de 2,5 % en décembre 2011.
La banque centrale indique néanmoins que ces prévisions portant sur le taux d’inflation demeurent entourées d'incertitudes.
« Les principaux risques à la hausse concernent :
-la persistance des tensions géopolitiques au Moyen-Orient qui pourraient avoir un impact plus important qu'escompté sur les cours des produits pétroliers ;
- l'apparition de phénomènes socio-climatiques dans certaines régions du monde susceptibles d'induire une hausse plus forte des cours des produits alimentaires importés par les pays de l'Union ;
- une mauvaise campagne 2012/2013 après celle de 2011/2012 dont les résultats ont été décevants pourrait faire perdurer et amplifier les tensions sur les prix des céréales au-delà du dernier trimestre 2012 »
Taux de croissance du PIB réel (en %) des états membres de l’UEMOA
Projections de l’inflation en glissement annuel dans la zone l’Uemoa
Analyse de la BCEAO
Effets de la crise des dettes souveraines en zone euro sur les
Économies de l'Union
L'analyse de l'impact des récents développements de la crise en zone euro sur l'Union et la BCEAO permet de tirer les constats majeurs ci-après.
Au niveau des perspectives macroéconomiques de l'Union, l'affaiblissement de la demande mondiale accroît les risques de baisse des cours mondiaux des principaux produits exportés par les Etats membres de l'UEMOA et, à terme, de recul des volumes commercialisés. La matérialisation de ces risques pourrait avoir des effets défavorables sur l'activité économique dans l'Union, ainsi qu'un impact négatif sur l'évolution des recettes fiscales et l'équilibre des finances publiques. Selon les estimations préliminaires, le taux de croissance du PIB réel de l'Union se situerait à 6,1% en 2012, contre une projection initiale de 6,4%.
Les mesures de rigueur budgétaire prises par les pays européens pourraient entraîner un ralentissement des décaissements, voire une réduction, de l'aide publique au développement et affecter ainsi l'exécution, dans l’Union, des dépenses d'investissement. En outre, la hausse du chômage en Europe devrait affecter les transferts de fonds des migrants et, corrélativement, les revenus des ménages de l'Union.
Concernant le secteur bancaire de l'Union, les dernières données disponibles sur la santé financière des filiales de multinationales indiquent des performances appréciables à l'échelle de l'Union, avec des niveaux de liquidité confortables.
Les dirigeants européens ont affiché leur volonté de préserver la valeur de l'euro et de promouvoir la stabilité et la création d'emplois dans la zone. Les mesures déjà mises en œuvre ont permis d'apaiser les tensions sur les marchés financiers. Les efforts déployés actuellement pour crédibiliser le plan de sortie de crise et restructurer la dette de la Grèce, visent cet objectif.
Dans un tel contexte, la BCEAO continuera de suivre avec une vigilance accrue l'impact de cette crise. A la lumière de ses manifestations en Europe, les Etats membres de l'UEMOA devraient envisager une adaptation des politiques budgétaires, en cas de manifestation des risques que sont la baisse du volume de l'aide publique au développement et des recettes d'exportation. L'accent devrait également être mis sur les efforts de mobilisation de l'épargne intérieure pour le financement des investissements et la mise en œuvre de politiques de soutien à la croissance.
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.