(Agence Ecofin) - Bien que sa dette demeure en deçà du seuil (70% du PIB) prescrit par la Cemac, le Cameroun présente, selon la CAA, un risque de surendettement extérieur élevé, notamment du fait de la faiblesse des recettes d’exportations et des recettes budgétaires.
Selon les informations de la Caisse autonome d’amortissement (CAA), organisme d’État en charge de la gestion de la dette publique, le Cameroun affiche une dette de 12 373 milliards FCFA (19,4 milliards $) à fin septembre 2022, soit une hausse annuelle de 11%. Et cela représente 45,8% du PIB.
La croissance de cet encours, explique l’organisme, est liée principalement aux décaissements effectués dans le cadre du Programme économique et financier 2021-2024 avec le Fonds monétaire international (FMI). Car, au cours de l’année 2022, le Cameroun a reçu du FMI 114,6 milliards FCFA à travers le Mécanisme élargi de crédit (MEDC) et la Facilité élargie de crédit (FEC). Aussi, il y a eu un décaissement de 45,9 milliards FCFA de la France. En outre, le pays a eu recours aux émissions des titres publics à moyen et long terme (Obligations du trésor assimilables). Sans oublier les décaissements effectués dans le cadre de la mise en œuvre de divers projets et programmes, ainsi que la dépréciation du FCFA.
Dans le détail, apprend-on, la dette du secteur public comprend 92,3% de dette directe de l’administration centrale évaluée à 11 426 milliards FCFA (soit 42,3% du PIB), dont 8 204 milliards FCFA de dette extérieure et 3 222 milliards FCFA de dette intérieure. En outre, il y a 7,6% de dette des entreprises publiques, évaluée à 937 milliards FCFA, soit 3,5% du PIB. Et il y a la dette des collectivités territoriales décentralisées, qui s’élève à 10 milliards FCFA soit 0,04% du PIB.
Pour la CAA, la dette du pays demeure viable même s’il existe un risque de surendettement extérieur élevé, du fait de la faiblesse des recettes d’exportations et des recettes budgétaires. « Cette situation constitue une source d’inquiétude importante qui requiert la mise en place d’une politique d’endettement prudente et des mesures de politiques économiques visant à rétablir un environnement économique sain. La dette intérieure, quant à elle, ne créerait pas de vulnérabilité particulière, du fait du mécanisme des comptes séquestres », affirme l’organisme.
La CAA relève que le niveau d’endettement du Cameroun reste en dessous du critère de convergence Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad) qui prescrit que le seuil de la dette publique ne doit pas dépasser 70% du PIB.
S.A.
Une initiative lancée par l'Association des universités africaines de télévision (AAU TV).