(Agence Ecofin) - En pleine pandémie de covid-19, l’archipel seychellois a vu le fardeau de sa dette augmenter et sa croissance économique ralentir, l’obligeant à demander une aide d’urgence du FMI en 2020. Cette année 2021, le pays a formulé une nouvelle demande pour un programme de réformes adossé à un financement.
Les Seychelles viennent de conclure avec les services du Fonds monétaire international (FMI) un accord préliminaire pour un mécanisme élargi de crédit (MEDC) de 107 millions $. L’annonce a été faite par l’institution dans un communiqué publié le mercredi 7 juillet 2021.
Prévu pour s’étaler sur 28 mois entre 2021 et 2023, le programme économique consiste à rééquilibrer l’économie de l’archipel sujette à des vulnérabilités en s’attaquant aux problèmes liés à la dette et à l’assainissement budgétaire. Ainsi, d’après le FMI, « les efforts de réforme des autorités s'appuieront sur plusieurs piliers essentiels : réduire les risques pour la viabilité de la dette par une opération ambitieuse, mais réaliste d'assainissement budgétaire et de gestion du passif, s'attaquer aux problèmes budgétaires structurels, notamment par la mise en œuvre d'un cadre budgétaire ou fiscal à moyen terme, et renforcer la gestion de la dette et des entreprises publiques (EOP) ».
Ce programme intervient dans un contexte difficile pour l’économie seychelloise marquée par les effets négatifs de la pandémie de coronavirus. Véritable vache à lait de l’économie de l’archipel, le secteur touristique a été particulièrement touché et les recettes touristiques se sont effondrées. Cela a entraîné d’après le FMI, une contraction du PIB réel d’environ 13%, alors que « les indicateurs de la charge de la dette publique ont atteint leurs niveaux les plus élevés en 2020, culminant à environ 100 % du PIB en 2021 ».
Cependant, grâce à la réactivité des autorités qui ont été les premières sur le continent africain à lancer une campagne de vaccination, le pays a pu rouvrir ses frontières et on s’attend à ce que le retour des touristes favorise un rebond de l’économie. Selon le FMI, « le PIB devrait croître de 7,7 % en 2021 » alors que « le déficit de la balance courante devrait se réduire à 22 % du PIB, grâce à la reprise des recettes touristiques ».
D’après Boriana Yontcheva, cheffe de mission de l’institution pour les Seychelles, le programme de réformes mettra également l’accent sur la protection de l’environnement et des « segments les plus vulnérables de la population ». Notons que l’accord doit d’abord être validé par le conseil d’administration avant d’entrer en vigueur.
Moutiou Adjibi Nourou
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.