Le Ghana s'éloigne du critère de convergence de l'ECO relatif au déficit public

(Agence Ecofin) - Le ministre ghanéen des Finances, Ken Ofori-Atta, prévoit un déficit budgétaire de plus de 10% du produit intérieur brut d’ici la fin d’année. Pour son projet de monnaie unique ECO, la CEDEAO s’était fixé un objectif de déficit public ne dépassant pas 4% du PIB.

Le Ghana s'éloigne davantage de l’un des critères de convergence de l'ECO, le projet de monnaie unique de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Le déficit budgétaire du pays devrait se situer au-delà de 10% au terme de cette année 2020, selon les déclarations du ministre des Finances, Ken Ofori-Atta (photo), rapportées par la presse locale.

« Nous nous attendions à une croissance du produit intérieur brut de 6,8% et nous réalisons maintenant qu'il va falloir revoir nos projections à la baisse. Le déficit budgétaire que nous avions jalousement gardé et maintenu en dessous des 5% devrait désormais se creuser au-dessus de 10% », a fait savoir le responsable.

Dans le cadre du projet de création de l'ECO, les pays de la CEDEAO ont convenu que leur déficit budgétaire ne devrait pas dépasser les 4%. Le Ghana aura du mal à stopper la détérioration du critère de convergence sur l'inflation. Celui-ci prévoit que le taux d'inflation au sein des pays parties prenantes à la création de l'ECO ne dépasse pas les deux chiffres. Le Ghana en est actuellement à 11,3%.

Rappelons que le Ghana et surtout le Nigeria sont les plus critiques envers la décision de l'UEMOA de commencer à utiliser l'ECO, conformément à la décision prise en juin 2019 et l'accord avec la France en décembre de la même année. Bien que touchée par la pandémie, l'UEMOA affichait fin avril 2020, une inflation de seulement 1,5% et le déficit public devrait lui aussi être maitrisé.

Idriss linge