(Agence Ecofin) - En mai, la Côte d’Ivoire avait obtenu un financement de 3,5 milliards $ du FMI pour mettre en place un programme de réformes économiques. A l’issue de la première revue de l’accord, les équipes du Fonds ont exprimé leur satisfaction quant aux résultats obtenus.
Les autorités ivoiriennes et les services du Fonds monétaire international (FMI) se sont entendus sur un décaissement de 500 millions $ pour soutenir le programme économique de la Côte d'Ivoire. L’annonce a été faite à l’issue de la visite d’une équipe du Fonds à Abidjan, dirigée par M. Olaf Unteroberdoerster, visant à évaluer les progrès réalisés dans le cadre du programme économique des autorités.
Ce décaissement, qui sera soumis à l’approbation du conseil d’administration du Fonds, s’inscrit dans le cadre de l’accord MEDC/FEC de 3,5 milliards de dollars, approuvé par l’institution le 24 mai 2023. D’après M. Unteroberdoerster « les performances du programme ont été jusque-là satisfaisantes » et toutes les politiques, y compris les paramètres clés du cadrage budgétaire 2024, ont été convenues.
Malgré des chocs mondiaux et des déséquilibres jusqu'à fin 2022, la Côte d’Ivoire a démontré une croissance économique résiliente en 2023, avec une croissance estimée à 6,4% et une inflation reculant à environ 4,7%. D’après le Fonds, l’amélioration du recouvrement des recettes fiscales a été cruciale, et devrait contribuer à réduire le déficit budgétaire pour 2023 à 5,3 % du PIB. Toutefois, des défis persistent, notamment un déficit du compte courant élevé.
Au titre des recommandations, le Fonds a appelé l’Etat ivoirien à renforcer les efforts visant à la réduction du déficit budgétaire à 4,0 % du PIB en 2024 et les mesures pour augmenter les recettes de 0,5 % du PIB. Cette démarche vise à maintenir la Côte d'Ivoire dans une notation de risque modéré de surendettement.
Faut-il le rappeler, la Côte d’Ivoire s’était engagée à supprimer les subventions sur des produits énergétiques et alimentaires, et à les remplacer par des transferts directs aux populations, afin d’améliorer leur efficacité tout en réalisant des économies. Concomitamment à cet engagement, les autorités ivoiriennes prévoient d’améliorer le taux de pression fiscale du pays pour le faire passer à au moins 20% du PIB, conformément à l'objectif de l'UEMOA. Une stratégie, qui s’inscrit dans un objectif général d'atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à moyen terme.
Notons que cette validation intervient à quelques jours des assemblées annuelles du FMI, qui auront lieu à Marrakech au Maroc. En prélude à ce rendez-vous, la directrice de l’institution, Mme Kristalina Georgieva, est attendue à Abidjan, le jeudi 5 octobre, pour donner un aperçu des perspectives économiques mondiales et régionales et discuter des priorités du Fonds pour les mois à venir.
Moutiou Adjibi Nourou
Une initiative lancée par l'Association des universités africaines de télévision (AAU TV).