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Afrique subsaharienne : la hausse de la dette accroît le risque de dégradation et de défaut de paiement (Fitch)

  • Date de création: 01 juillet 2020 18:21

(Agence Ecofin) - Dans un récent rapport, l’agence de notation Fitch Ratings a fait remarquer que la crise du coronavirus a fait croître la dette des pays d’Afrique subsaharienne à un rythme plus rapide et à un niveau plus élevé que les autres marchés émergents. Cela implique un risque de défaut de paiement. 

Selon Fitch Ratings, le fardeau de la dette publique des pays d’Afrique subsaharienne augmente à un rythme plus rapide et à un niveau plus élevé que les autres marchés émergents. Cette situation « accroît le risque de nouvelles dégradations et de défauts de paiement ».

En plus du Mozambique et de la République du Congo qui sont en défaut de paiement depuis 2016 selon Fitch, d’autres pays d’Afrique subsaharienne devraient probablement venir grossir la liste. L’agence a déjà rétrogradé depuis le mois de mars 2020, sept des 19 pays d’Afrique subsaharienne pour lesquels elle effectue une notation.

Dans un rapport publié mardi 30 juin, l’agence de notation internationale prévoit en effet que le ratio médian dette publique / PIB de ces 19 pays atteindra 71% fin 2020, contre 57% fin 2019 et 26% en 2012. Fitch projette également une baisse du PIB réel médian de 2,1% en 2020 et un creusement du déficit budgétaire à 7,4% en 2020 contre 4,9% en 2019 ; l'élargissement des déficits budgétaires primaires étant le plus grand contributeur à l'augmentation du ratio de la dette publique / PIB.

Les graves répercussions causées par le coronavirus et la chute des prix du pétrole combinées à une dépréciation de la monnaie dans de nombreux cas « entraîneront un bond de 14% du ratio médian de la dette cette année », note l’agence.

Des perspectives encore plus difficiles dans la mesure où, relève Fitch, le taux de croissance du PIB de la région a baissé depuis 2014, reflétant la baisse des prix des matières premières et un taux de retour sur investissement terne. Par ailleurs, le taux d'intérêt réel moyen sur la dette a également augmenté depuis 2017, « reflétant en partie une baisse de la proportion des emprunts extérieurs obtenus à des conditions concessionnelles ; les pays ayant intensifié leurs emprunts sur le marché des euro-obligations ».

Ainsi, les allégements prévus au titre de l'initiative de suspension du service de la dette (DSSI), ainsi que les nouveaux prêts du FMI « ne sont pas conçus pour faire face aux encours de la dette et aux risques à moyen terme pesant sur la viabilité de la dette » des pays de la région, soutient Fitch Ratings. Tout en s’inquiétant de ce que « le choc du coronavirus aggrave une détérioration séculaire marquée de la dette publique et des charges d'intérêt de l'Afrique subsaharienne qui dure depuis une décennie et qu'il sera difficile de renverser ».

Borgia Kobri

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