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Coronavirus : comment l’Europe a perdu la bataille des vaccins

  • Date de création: 23 avril 2021 16:57

(Agence Ecofin) - Deuxième continent le plus touché par la pandémie de covid-19 après l’Amérique, le continent européen avait déjà vécu comme une sorte d’échec, l’impact inédit que la pandémie de covid-19 sur, non seulement sa population, mais également sur son économie. Pour rattraper le coup, l’Union européenne (UE) a décidé de miser sur les vaccins, s’engageant dans une course avec notamment les Etats-Unis pour produire le plus rapidement possible un sérum sûr contre la pandémie. Hélas, plus d’un an après l’apparition de la maladie sur son sol, le Vieux Continent semble perdre pied sur le terrain désormais glissant de la bataille des vaccins…

Dès la mi-mars 2021, les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège, l'Islande, la Bulgarie et l'Irlande annoncent la suspension de l'utilisation du vaccin anglo-suedois AstraZeneca en raison d'inquiétudes concernant des cas de formation de caillots sanguins avec une baisse des plaquettes sanguines chez les patients. Si l’Agence européenne des médicaments (EMA) déclare que « les avantages du vaccin sont supérieurs à ses risques potentiels », le produit perd progressivement la confiance des pays européens. En France ou en Allemagne, on préfère désormais remplacer la deuxième dose du vaccin AstraZeneca (pour les moins de 60 ans qui ont déjà reçu la première) par un autre vaccin utilisant la méthode « ARN messager ».

 

Au Danemark, le gouvernement annonce qu’il renonce définitivement au vaccin anglo-suédois. Face à cette situation, l’UE décide de se tourner vers le vaccin Johnson & Johnson. Mais problème, lui aussi est confronté à des cas de thrombose et sa livraison est retardée.

Etats-Unis, Russie et Chine désormais en pole position 

Leur champion AstraZeneca suscitant la méfiance au sein de l’opinion publique, et le déploiement de Johnson & Johnson ayant été retardé, les pays européens se tournent désormais vers d’autres fabricants pour couvrir leurs besoins.

A cet effet, l’américain Pfizer est de plus en plus sollicité. En effet, dès novembre 2020, l’entreprise avait annoncé que son vaccin contre la covid-19 est efficace à 95%. Mais son prix élevé, ses méthodes de conservation complexes et surtout une volonté de ne pas dépendre des USA pour sa stratégie de vaccination avaient poussé l’UE à privilégier l’AstraZeneca, moins cher et plus facile à conserver. Maintenant que celui-ci est progressivement boudé, la firme américaine qui s’est alliée à l’allemand BioNTech voit ses demandes exploser.

Mais son prix élevé, ses méthodes de conservation complexes et surtout une volonté de ne pas dépendre des USA pour sa stratégie de vaccination avaient poussé l’UE à privilégier l’AstraZeneca, moins cher et plus facile à conserver.

Ainsi, encore une fois, les pays européens pour qui la pandémie de covid-19 avait fait resurgir les débats sur la dépendance par rapport à l’étranger dans le secteur des produits pharmaceutiques, voient se réduire leurs espoirs de s’affranchir du géant américain. Ce d’autant plus qu’à part le vaccin AstraZeneca, les tentatives des autres pays de concevoir un vaccin ont été pour beaucoup soit retardées, soit annulées. En France par exemple, l’Institut Pasteur avait dû arrêter le 25 janvier 2021, son principal projet de vaccin, après que celui-ci s’est révélé peu efficace contre le virus. Plus tôt, un autre laboratoire français Sanofi indiquait qu’il serait en retard dans la production de son vaccin, en raison des résultats peu satisfaisants obtenus lors des essais cliniques.

 

Autre aveu de faiblesse des autorités européennes dans la course au vaccin contre le coronavirus, des divergences qui secouent l’UE sur la démarche à adopter concernant le vaccin russe Spoutnik V. Crédité d’un taux d’efficacité contre le coronavirus de plus de 91% par la revue médicale The Lancet, le vaccin avait été d’abord accueilli avec méfiance par les instances sanitaires européennes ; une méfiance qui n’est peut-être pas sans lien avec l’image que le pays des Tsars a aux yeux de ses voisins. Mais face aux difficultés que rencontrent les campagnes de vaccination sur le continent, l’EMA avait fini par décider d’étudier le sérum pour voir s’il est assez sûr pour être autorisé sur le marché européen.

 

Pourtant, même si l’avis de l’institution n’a pas encore été rendu, deux tendances s’opposent déjà au sein de l’UE. L’une soutenue par l’Allemagne, dont la chancelière Angela Merkel, se dit favorable au vaccin russe, et l’autre soutenue par la France qui estime que l’UE n’a pas besoin du vaccin russe en raison des nombreux marchés passés avec d’autres fabricants.

L’une soutenue par l’Allemagne, dont la chancelière Angela Merkel, se dit favorable au vaccin russe, et l’autre soutenue par la France qui estime que l’UE n’a pas besoin du vaccin russe en raison des nombreux marchés passés avec d’autres fabricants.

Pendant ce temps, 74 pays dans le monde ont déjà commandé plus de 815 millions de doses de ce vaccin qui ne semble controversé qu’en Europe. Puis Moscou annonce pouvoir fournir 50 millions de doses de Spoutnik V au Vieux Continent d’ici six à huit mois, s’il peut en produire 25 millions sur le sol européen.

Enfin, la Chine, elle aussi, après avoir mis en place des mesures drastiques pour contrer la propagation de la pandémie sur son sol, s’est lancée dans la course aux vaccins. Son sérum, développé par le laboratoire Sinopharm, est déjà présent en Amérique du Sud et en Afrique, où il est vu par les rivaux, « comme un outil destiné à accroître son influence ».

L’Afrique veut se reprendre en main

Sur le continent noir où on a longtemps espéré une aide des pays riches pour enfin immuniser les populations, notamment à travers l’initiative Covax, les dirigeants veulent désormais explorer de nouvelles idées. Déjà, le continent a eu le mérite d’avoir déjoué tous les pronostics les plus sombres sur sa capacité à faire face à une pandémie qui a mis en lumière les faiblesses des systèmes de santé des plus grandes puissances mondiales. L’une d’elles particulièrement apocalyptique, réalisée par une institution du ministère français des Affaires étrangères avait d’ailleurs choqué de nombreux Africains. Mais grâce à des mesures anti-coronavirus prises très tôt et s’appuyant sur la jeunesse de leurs populations, les pays africains ont réussi à faire mentir les cassandres et prouvé ainsi leur capacité de résilience aux catastrophes.

 

Désormais, les pays du continent explorent sérieusement la possibilité de renforcer leurs capacités de production de vaccin pour améliorer leurs réponses face à d’autres pandémies de ce même calibre. En mars 2021, le Nigeria a ainsi annoncé avoir commencé les essais cliniques pour développer deux de ses candidats vaccins contre la covid-19.

En mars 2021, le Nigeria a ainsi annoncé avoir commencé les essais cliniques pour développer deux de ses candidats vaccins contre la covid-19.

Plus récemment, début avril, c’est l’Algérie qui a annoncé avoir trouvé un accord avec la Russie pour produire localement à partir du mois de septembre 2021, le vaccin Spoutnik V développé contre la maladie.

Enfin, les 12 et 13 avril derniers, l’Union africaine (UA) a organisé une conférence pour mieux centraliser les réflexions sur la question. John Nkengasong, directeur des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC) y a indiqué que l’institution a pour ambition de faire passer le taux de vaccins produits en Afrique de 1% pour 99% d’importations en 2021, à 60% pour 40% d’importations, d’ici 2040.

Moutiou Adjibi Nourou

Moutiou Adjibi 

 


 
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