(Agence Ecofin) - Au Zimbabwe, le déficit financier du secteur électrique est l’un des goulots d’étranglement nationaux. Pour arrêter l’hémorragie, la Zesa a entrepris la coupure de ses débiteurs dont l’un est l’usine Morton Jaffray, le fournisseur d’eau potable de la province de Harare.
Zesa Holdings a suspendu, le 17 juin dernier, la fourniture en électricité de Morton Jaffray, le principal fournisseur d'eau de Harare. Ce dernier avait accumulé des impayés d’électricité de l’ordre de 1,3 milliard $. Cette coupure a provoqué une pénurie d'eau dans la province métropolitaine de Harare et plus de 3 millions de personnes y ont ainsi été privées du précieux liquide.
Suite à la coupure, le conseil municipal de Harare aurait contacté Zesa pour proposer un plan de paiement hebdomadaire. Cette dernière aurait accepté de rétablir le courant dans la journée de vendredi. « La dette s'élève à plus d’un milliard $ et nous avons payé 50 millions $ jusqu'à présent tout en nous engageant à monter un plan de paiement hebdomadaire. L'électricité a été rétablie à l'heure du déjeuner après des négociations et nous nous attendons à ce que l'eau coule maintenant », a déclaré le secrétaire municipal par intérim de Harare, l'ingénieur Mabhena Moyo.
C'est la énième fois que l'usine de Morton Jaffray est fermée pour divers problèmes, notamment un manque de produits chimiques essentiels pour le traitement de l’eau. Selon le directeur du Harare Residents Trust, M. Precious Shumba, si Harare a l'obligation de payer ses factures, Zesa, en tant qu'entité publique, ne devrait pas mettre en danger la vie des gens par ses actions précipitées. Les deux entités servent le même objectif. « La situation actuelle nécessite l'intervention du gouvernement central », a-t-il poursuivi.
Selon ce raisonnement, l'entreprise d'électricité de Harare qui fait partie de Zesa depuis la création d'une autorité électrique unifiée peu après l'indépendance, devrait payer au conseil municipal une redevance sur ses actifs. Or, depuis 1996, Zesa n'a pas payé un centime pour les bâtiments, la centrale électrique et d'autres actifs. La dette actuelle de Morton Jaffray devrait donc compenser ce que Zesa doit au conseil municipal.
Gwladys Johnson Akinocho
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