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dimanche 31 mars 2013 05:44

La ville de Goma est peut-être considérée comme une zone de guerre par le reste du monde mais pour les musiciens locaux, c’est la capitale congolaise de la culture, écrit le journal The Guardian.

Située sur les bords d’un lac, au pied d’un volcan, à la frontière rwandaise et au sud de la province du Kivu du nord, la ville de Goma a vécu de nombreux désastres: le génocide rwandais (en 1994), l’éruption du Nyiragongo (en 2002), les guerres du Congo de l’est (de 1996 à 2003) et plus récemment l’avancée des rebelles du mouvement du 23 mars (M23), dont les quartiers généraux sont situés tout près de la capitale. En novembre dernier, ils ont attaqué Goma, prenant le contrôle de la ville sans rencontrer beaucoup de résistance de la part de l’armée congolaise.

Après une démonstration de violence, les rebelles se sont retirés, laissant derrière eux des maisons saccagées, des femmes violées et plus de 1100 prisonniers évadés cachés parmi la population et une banque centrale pillée.

Le jour où les rebelles du M23 sont entrés à Goma, le rappeur de Kinshasa Lexxus Legal a postée sur YouTube « Petis Congolais », un des morceaux de son album « 5eme Doigt »: cette vidéo offre une tout autre image du pays (voir en bas de l’article).

Une scène locale émergente

Vu de l’extérieur l’avancée des rebelles n’a aidé en rien la capitale mais peu savent que la ville possède une scène culturelle émergente. De nombreuses entreprises et structures offrent des opportunités à de jeunes talents. On peut notamment citer le Maisha Soul Studio, dirigé par le frère de l’idole pop congolaise Innos’s B, la radio Mutaani, le centre de jeunesse Yole!Africa, l’Union des Jeunes Artistes Dessinateurs et Peintres (Ujadep), la Maison des Jeunes ou encore la Maison Propulsion. Des organisations, telles que Collywood et Goma Film Project travaillent à renforcer le secteur cinématographique local. Ces dernières années, de nouveaux musiciens et réalisateurs ont fait leur apparition.

Isolés géographiquement de Kinshasa et à quatre heures en voiture de la capitale rwandaise Kigali, les artistes de Goma ont peu de moyens de promouvoir leur travail. En revanche, la ville est la capitale des ONG: quasiment toutes les organisations occidentales et congolaises y ont un bureau (ou plutôt une enceinte protégée par du barbelé et équipée de tours de guet), et certaines octroient des fonds pour soutenir les initiatives culturelles locales.

Mais les sujets des morceaux sont limités à ce que celles-ci veulent promouvoir. La présence d’ONG n’est pas nécessairement le meilleur moyen pour développer une scène artistique indépendante et durable ni même pour faire avancer la société dans son ensemble. Sekombi Katondolo, fondateur du projet Mutaani, regrette que « la plupart des ONG demandent aux artistes d’écrire sur des sujets correspondant aux activités de l’organisation, contre la malaria, le choléra etc.. ». « Ce n’est pas que ce message ne soit pas le bienvenu mais les musiciens ne doivent pas rester des artistes travaillant pour les ONG, ils doivent dirent ce qu’ils pensent ».

Vers l’indépendance des artistes

Alors y a-t-il de l’espoir pour les artistes locaux sans l’aide des ONG? « Oui, nous devons organiser des évènements et faire payer les citadins. La ville compte un million d’habitants: si un artiste vend son album à un dollar, nous pouvons gagner 200.000 dollars avec une bonne équipe marketing. Je pense que le plus important est de commencer à se dire que l’argent est là et que nous pouvons en gagner nous-mêmes, sans l’aide des ONG », raisonne M. Katondolo.

Maisha Soul Studio et Mutaani ont été fondés par des jeunes formés par Yole!Africa, un centre culturel créé en 2000 par le réalisateur Petna Ndaliko Katondolo. Le centre culturel organise, indépendamment des ONG, le Salaam Kivu International Film Festival, évènement le plus important du Congo de l’est. Yole!Africa a décidé de ne pas demander l’aide des ONG. Depuis la première édition en 2006, c’est Alkebu Film Productions qui soutient financièrement le festival, qui attire des milliers de Gomatraciens.

Mais pour Sekombi Katondolo, il existe tout de même une façon de bénéficier de l’aide des ONG sans devenir pour autant leur marionnette. « J’ai dit à certains artistes: ne vendez pas votre âme aux ONG. Prenez cet argent, demandez en suffisamment pour produire trois de vos morceaux ou faire un clip pour eux et produisez ensuite vos propres vidéos. Certains artistes sont parvenus à adopter cette méthode. Eric Fonkodji en fait partie. Il a monté son propre label et est désormais en mesure d’embaucher d’autres artistes pour l’aider à enregistrer ses propres morceaux. À côté de cela, il travaille pour des églises, des ONG et même des hommes politiques en campagne électorale.

Une portée internationale

Eric Fonkodji est le frère de Inno’s B (nom de naissance Innocent Balumé), qui a percé après avoir remporté la « Vodacom Superstar competition » en 2010 à l’âge de 12 ans, en interprétant un morceau de Mickael Jackson. Il avait ainsi gagné un contrat de sponsoring, des dates de concerts à travers le pays et le statut de super star nationale. Cela avait également permis au jeune chanteur et à ses deux frères musiciens de créer leur label ainsi que de se produire et d’enregistrer à l’étranger. Ils se sont notamment rendus à Atlanta aux États-Unis pour travailler sur un album en featuring avec Akon et Ludacris, entre autres.

En 2010, lors du festival Salaam Kivu, un groupe d’étudiants a réalisé un clip pour un morceau enregistré par des artistes ayant remporté une compétition de rap et de chant. Le Salaam Kivu project a été suivi en 2012 par l’enregistrement de « Cho Cho Cho », un morceau qui apparaît sur la compilation « Celebrate Nations », sortie à l’occasion de la Coupe d’Afrique des nations.

S3, un rappeur de Goma, représente un modèle pour les artistes hip-hop locaux. Il avait enregistré deux morceaux pour sa promotion mais en raison d’un manque de distribution, il s’est jusqu’à présent davantage fait connaître par le bouche à oreille et les concerts.

Au début de l’année, il a sorti le « Je vote », son premier clip.

L’année dernière, il a remporté avec ce morceau le troisième prix aux « Anti Corruption Youth Voices Awards » et en novembre, l’artiste s’est produit au Brésil. Il fait partie des artistes locaux qui ont signé un contrat de distribution et de promotion avec le nouvel label Mutaani. Au Congo, les radios communautaires ne sont pas autorisées à diffuser des publicités, voilà pourquoi la radio Mutaani a dû chercher d’autres sources de revenus, dont le label fait partie. Le label a déjà signé cinq autres artistes: JC Kibombo, Yvonne Fatuma, Wanny S King, Detty Darba et DJ Coco.

Le pouvoir de la musique

S3 a beau travailler dans une « zone de guerre », pour lui, cela ne représente pas le plus gros obstacle à sa carrière. « À Goma, nous ne vivons pas en guerre en permanence, il y a des moments où tout est calme et c’est là que les gens s’adonnent à ce qu’ils font le mieux. Nous les musiciens sortons de l’ombre et envoyons à nos dirigeants un message de paix ».

Le MC prend l’impact potentiel de sa musique très au sérieux: « Pour moi, la musique est l’arme la plus efficace, elle peut être utilisée pour changer la société. Nous nous sommes déjà habitués à la pauvreté, à la faim et à la guerre, mais nous ne cesserons de lutter parce que certaines voix ne sont toujours pas entendues et c’est à travers notre musique que le message passera ». Il n’est pas convaincu par les ONG: « Elles étudient notre musique pour déterminer en quoi cela peut leur être bénéfique puis décident des sujets que nous devons aborder dans nos textes. Je préfère rester indépendant. Vous savez, après la guerre au Congo de l’est, beaucoup d’ONG vont partir, alors mieux vaut ne pas dépendre d’elles ».

La rédaction de http://direct.cd/2013/03/18/la-scene-musicale-congolaise-emergente.html

 

 
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