(Agence Ecofin) - Le G7 va interdire le négoce des diamants russes au sein de ses pays membres dès 2024. L’annonce attendue depuis des mois par l’industrie, suscite néanmoins des interrogations du côté des producteurs et tailleurs de ces pierres précieuses sur les modalités de mise en œuvre de ces restrictions.
Le Conseil de promotion des exportations de bijoux en pierres précieuses (GJEPC), un organisme commercial indien de premier plan, a émis vendredi 8 décembre des réserves sur les délais annoncés par le G7 sur la mise en œuvre de ses restrictions sur les exportations de diamants russes. Par la voix de son président Vipul Shah, l’organisme réclame plus de détails sur le mécanisme de mise œuvre de ces restrictions, ainsi que des délais plus flexibles.
Après des mois de tractations, le G7 a en effet annoncé le 6 décembre des restrictions directes à l’importation de diamants d’origine russe à partir du 1er janvier 2024, puis des restrictions sur les diamants russes traités par des pays tiers à partir du 1er mars 2024. Cette décision, prise dans le cadre des sanctions imposées à Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine, devrait être également adoptée par l’Union européenne dans les prochaines semaines. Les sanctions visent le russe Alrosa, premier producteur mondial de diamants par le volume.
« Le GJEPC plaidera vigoureusement pour que les intérêts des PME et des unités diamantaires marginales soient pris en compte lors de la réglementation des sanctions, compte tenu de leur contribution active à cette industrie et des millions de moyens de subsistance qui en dépendent », assure Vipul Shah.
Pour rappel, l’Inde représente 90 % de l’industrie mondiale de la taille et du polissage des diamants. Pour un autre acteur de l’industrie, De Beers en l’occurrence, c’est plus ou moins le même son de cloche. Le premier producteur mondial de diamants en valeur estime que le système de traçabilité que mettra en place le G7 pourrait créer des goulots d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement.
« Si l’intention est d’appliquer un système de certification purement technologique et de faire passer toutes les importations de pierres brutes du G7 par la Belgique, cela se fera au détriment des producteurs africains responsables, de tous ceux qui dépendent du secteur minier artisanal et de l’ensemble de l’industrie », explique la compagnie d’origine sud-africaine, citée par Reuters.
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