(Agence Ecofin) - Glencore pourrait quitter la Zambie, en cédant ses actifs de cuivre à l’Etat. C’est du moins ce que rapporte Reuters, qui justifie cela par la volonté du pays d’acquérir une participation majoritaire dans la filiale locale du géant suisse. Une solution à l’amiable pourrait néanmoins aboutir.
La compagnie minière Glencore préfère vendre toute sa participation dans Mopani Copper Mines, sa filiale présente dans le secteur cuprifère zambien, plutôt que devenir un actionnaire minoritaire. À en croire différentes sources relayées par Reuters, cette décision fait suite à la volonté du gouvernement exprimée mardi dernier, par la voix de Richard Musukwa, ministre des Mines, de porter à 51 % au moins sa participation dans la filiale locale du géant suisse, contre 10 % actuellement.
Il faut dire que les tensions entre Glencore et l’Etat zambien se sont ravivées ces derniers mois, en raison notamment de la volonté de la compagnie de suspendre ses opérations d’extraction et de traitement de cuivre en raison de la pandémie de Covid-19. Le gouvernement avait alors menacé de retirer les permis miniers de la compagnie, faisant reculer cette dernière sur le sujet. Ce rétropédalage n’a vraisemblablement pas suffi à l’État qui veut donc devenir l’actionnaire majoritaire.
Cependant, une vente de Mopani Copper Mines a peu de chances d’aboutir selon certains analystes, car l’Etat zambien n’aurait pas les moyens financiers pour boucler l’opération. La participation de Glencore vaudrait 514,6 millions $ selon la compagnie, soit près de la moitié des réserves de change de la Zambie qui s’élevaient, selon la Banque centrale, à 1,43 milliard $ fin juin. L’option de vente envisagée pourrait également être un moyen de pression sur l’Etat d’autant plus que la compagnie n’a pour le moment pas commenté l’information.
« Les contraintes de trésorerie du pays laissent présager une solution à l’amiable […]. Le gouvernement a peut-être menacé d’expropriation dans le passé, mais le besoin des revenus générés par le cuivre exclut probablement cette option », a expliqué Eric Humphery-Smith, analyste pour l’Afrique chez Verisk Maplecroft.
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