(Agence Ecofin) - En 2020 et 2021, le prix du cuivre a connu deux années de forte hausse, porté un temps par l’activité économique en Chine. Alors que des prévisions font état d’une tendance baissière à partir de 2022, les deux principaux producteurs africains ont d’autres motifs de satisfaction.
Cochilco a confirmé le 27 janvier ses prévisions d’un prix du cuivre à 3,95 $ la livre pour 2022, soit plus de 8 700 $ la tonne, et annoncé un prix de 3,80 $ la livre en 2023. Alors que le métal rouge se négocie depuis plusieurs mois au-dessus de 9 000 $ la tonne sur le London Metal Exchange, l’agence chilienne du cuivre explique son pessimisme par deux raisons.
Elle évoque d’une part le ralentissement de l’économie chez les principaux consommateurs que sont la Chine, l’Union européenne, les Etats-Unis et le Japon, ce qui devrait logiquement réduire la demande ; et une hausse de la production minière, à des niveaux similaires à ceux de 2019 (avant la pandémie de Covid-19), d’autre part.
Cochilco dio a conocer este jueves el Informe de Tendencias del Mercado del Cobre en el que prevé un precio promedio anual de US$ 3,80 la libra para 2023, mientras que para 2022 mantiene la proyección en US$3,95 la libra.https://t.co/xs93QM5XWy
— Cochilco (@CochilcoChile) January 27, 2022
L’heure n’est néanmoins pas à la panique, car les tendances sur le moyen et long terme restent positives pour le cuivre à cause de son importance dans la réussite de la transition énergétique. De plus, le rallye du métal, qui est passé de 5 700 $ le 27 janvier 2020 à plus de 9 800 $ la tonne deux ans plus tard, laisse une marge de manœuvre assez importante. Il faut aussi souligner que les contrats à terme sur le métal rouge, jusqu’à six mois, se négocient à plus de 9 700 $ actuellement sur le London Metal Exchange.
Les investissements dans l’exploration cuprifère devraient donc se poursuivre cette année, les compagnies cherchant à trouver de nouveaux gisements exploitables pour répondre à la demande. Dans un tel contexte, les compagnies minières et pays producteurs ont de bonnes raisons d’être optimistes cette année.
En Afrique, la RDC va continuer l’augmentation de sa production, portée notamment par la première année complète d’exploitation du complexe de cuivre Kamoa-Kakula qui devrait livrer jusqu’à 340 000 tonnes de concentré. Les bénéfices directs auxquels l’Etat congolais peut s’attendre sont notamment l’augmentation des redevances minières versées du fait de l’augmentation de la production.
Notons par ailleurs que le regain d’intérêt des investisseurs pour la Zambie, après l’élection du président Hakainde Hichilema, pourrait se confirmer cette année avec davantage de dépenses en exploration ou en augmentation de la production de la part des compagnies minières. Par exemple, le canadien First Quantum Minerals a récemment conclu un accord avec African Pioneer afin d’acquérir 75 % d’intérêts dans quatre licences d’exploration pour le cuivre dans le pays d’Afrique australe.
Emiliano Tossou
Lire aussi:
Sofitel Manhattan, NY, USA