(Agence Ecofin) - Malgré de vastes réserves prouvées de pétrole sur son territoire, la RDC n’a jamais pu mettre en valeur son potentiel, faute de politiques de qualité. Cette mauvaise gestion du secteur a entraîné la prise de nombreuses décisions controversées.
Le 15 avril, la RDC a annoncé qu’elle versera 300 millions de dollars à la société pétrolière sud-africaine DIG Oil au lieu des 619,3 millions de dollars initialement dus, d’après le verdict d’un tribunal français. La transaction s’effectuera en deux étapes : un versement initial de 8 millions de dollars et 292 millions par la suite.
Ce règlement à l’amiable entre les deux parties mettra fin à un litige qui dure depuis 13 ans, suite à des manquements contractuels de Kinshasa dans le développement de deux accords de partage de production, approuvés par l’administration Kabila. Plus spécifiquement, l’Etat avait été condamné pour avoir indûment retiré à DIG Oil en 2010, le bloc 1 dans le bassin Albertine Graben et pour avoir tardé à valider ses contrats de production sur trois autres blocs situés dans la Cuvette centrale (8, 23 et 24).
Des sources proches de l’affaire rapportent que DIG Oil a fait part de son souhait de négocier un actif pétrolier d’une valeur équivalente aux 300 millions $ que la RDC compte lui verser. Pour cela, la société lorgne le bloc 1 qui lui avait été retiré il y a 13 ans. Le périmètre est actuellement opéré par Caprikat et Foxwhelp, deux sociétés détenues par l’homme d’affaires israélien Dan Gertler.
« Les modalités restent à finaliser, mais ne sont pas exclusives aux concessions pétrolières et peuvent inclure des concessions minières ou tout autre actif ou activité. La résolution de ce litige vise une solution à l’amiable, tout en favorisant la poursuite des investissements en RDC », a commenté Andrea Brown, directrice générale de DIG Oil.
Il faut savoir que les droits d’exploration du bloc 1 prennent fin le 16 juin 2021 et une nouvelle extension a déjà été demandée en février par les deux sociétés. Cependant l’obtention de ces permis reste délicate d’autant plus que la force majeure dont se prévalent Caprikat et Foxwhelp pour justifier leur demande semble ne pas faire l’unanimité au sein des services compétents du ministère de tutelle.
La RDC, qui a récemment procédé à la composition de son nouveau gouvernement, détient au moins 6 % des réserves de pétrole brut d’Afrique. Mais le développement de ces réserves se heurte à une politique pétrolière incohérente, à une lourde bureaucratie et à des scandales de corruption dans la chaîne de gestion de l’amont pétrolier.
Lorianne Biaou
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