(Agence Ecofin) - Dans leur volonté de se désengager progressivement des activités fortement émettrices de carbone, plusieurs grandes compagnies pétrolières viennent de se séparer d’actifs au Nigeria. Et c’est le milliardaire Tony Elumelu qui en a profité pour renforcer sa présence dans le secteur pétrolier.
Au Nigéria, la société TNOG détenue par Heirs Holdings et Transnational Corporation of Nigeria qui sont contrôlés par le milliardaire Tony Elumelu (photo), vient d’acquérir 45 % du bloc pétrolier OML 17 situé à terre dans le delta oriental du Niger. Outre ces parts, elle obtiendra le statut d’opérateur de la licence.
Le bloc est en production depuis plusieurs années et a un plateau de 27 000 barils équivalents pétrole par jour, ainsi que des réserves estimées à 1,2 milliard de barils d’équivalents pétrole. Le périmètre devrait potentiellement abriter un milliard de barils supplémentaires, si les prochaines campagnes d’exploration aboutissent.
TNOG a acquis les 30 % de Shell, les 10 % de Total et les 5 % d’Eni sur place pour 1,1 milliard de dollars. Cette somme proviendra d’un consortium de banques ainsi que d’investisseurs régionaux et internationaux. La transaction constitue l’un des plus importants financements africains dans le pétrole et le gaz depuis plus d’une décennie.
Heirs Holdings and affiliate @TranscorpPLC are pleased to announce the acquisition of oil licence OML 17 & related assets, through TNOG Oil and Gas Ltd (@HeirsOilandGas), from @Shell & their joint venture parties, @Total & @eni. https://t.co/GEOj0Vqj7P #Africapitalism #HHImpact
— Heirs Holdings (@Heirs_Holdings) January 15, 2021
L’accord avait déjà été annoncé en 2018 et devait comprendre outre la licence OML 17,un autre permis dénommé OML 11, ainsi que des infrastructures de transport et une centrale alimentée au gaz naturel. Il a été retardé puis reconsidéré en raison de la faiblesse des prix du pétrole et de la nouvelle politique fédérale visant à placer l’utilisation du gaz naturel pour la production électrique au cœur des priorités.
Par ailleurs, cette opération s’inscrit dans le cadre du projet de désinvestissement des grandes multinationales du pétrole présentes dans le pays. Ces dix dernières années, Shell a vendu des milliards de dollars d’actifs dans la région en raison de l’opposition locale, des conflits avec les populations riveraines, des attaques de militants armés et des accusations de pollution. Les grandes entreprises visent désormais des actifs à plus forte valeur ajoutée en eaux profondes notamment.
Il faut noter que l’accord a déjà reçu les approbations requises.
« L’acquisition d’un actif d’une telle qualité, avec un potentiel de croissance important, est une preuve de notre confiance dans l’économie nigériane », a affirmé Tony Elumelu, le président de Heirs Holdings, Transcorp et United Bank for Africa.
Olivier de Souza
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