(Agence Ecofin) - Barrick Gold fait partie des plus grands producteurs d’or en Tanzanie. Depuis au moins deux ans, plusieurs organisations de droits de l’homme accusent l’entreprise de complicité de meurtres et blessures infligées à des Tanzaniens qui tentent d’obtenir de l’or sur sa mine North Mara.
Le géant minier Barrick Gold est poursuivi devant la justice canadienne par vingt et un Tanzaniens qui l’accusent de complicité dans des exécutions extrajudiciaires en Tanzanie. Selon la plainte déposée auprès de la Cour supérieure de justice de l’État de l’Ontario, des policiers présents à la mine d’or North Mara opérée par Barrick, se seraient en effet rendus coupables de coups et blessures et de meurtres sur des mineurs illégaux.
Ces derniers se seraient rendus dans certaines zones de la mine où Barrick n’extraie pas ou plus du minerai, afin de récupérer d’infimes quantités d’or sur des pierres. Cela leur a valu une réaction violente de la police tanzanienne, chargée d’assurer la sécurité du site minier, et au moins cinq personnes en seraient mortes.
« La plainte est criblée d’inexactitudes […]. Nous avons l’intention de nous défendre vigoureusement contre ces allégations dans le cadre approprié », a réagi un porte-parole de Barrick cité par Reuters, contestant tout contrôle de la société sur les actions de la police locale.
Il ne s’agit pourtant pas de la première accusation visant Barrick pour des cas de violence sur des membres des communautés proches de North Mara. En 2020 déjà, sept Tanzaniens avaient déposé une plainte similaire devant la Haute Cour de Londres pour des violations des droits de l’homme visant l’ancienne filiale de Barrick dans le pays, Acacia Mining.
Barrick’s North Mara gold mine from RAID on Vimeo.
Cette année, l’organisation caritative britannique RAID a publié une enquête où elle documente la mort d’au moins quatre personnes et des blessures sur sept autres depuis 2019, toutes causées par la police à North Mara.
Pour rappel, la mine North Mara est la propriété d’une filiale de Barrick dans laquelle l’État tanzanien détient 16 % d’intérêts gratuits. Elle a produit 229 000 onces pour les neuf premiers mois de 2022.
Emiliano Tossou
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