(Agence Ecofin) - Depuis le début de l’année, un nouveau cycle de négociations salariales s’est ouvert en Afrique du Sud entre les compagnies minières et leurs travailleurs. Du côté de Sibanye-Stillwater, ces discussions se sont transformées en un bras de fer entre le PDG et le principal syndicat du pays.
En Afrique du Sud, le syndicat national des mineurs (NUM) demande aux autorités le retrait des permis d’exploitation détenus par le géant minier Sibanye-Stillwater dans le secteur aurifère du pays. Il justifie sa position par une récente sortie du PDG Neal Froneman indiquant que la compagnie dispose de « l’argent nécessaire » pour supporter une grève « pendant des années » sans produire de l’or.
Au cours d’une session du Parlement la semaine dernière, le ministre des Mines Gwede Mantashe a en effet déclaré qu’il examine la possibilité d’appliquer l’article 47 du code minier sud-africain qui lui donne le droit de suspendre ou d’annuler des droits miniers à certaines conditions.
« Cela [les déclarations du PDG, Ndlr] nous a en fait envoyé un message qui dit que les fonctionnaires compétents du ministère [devraient] examiner la possibilité d’appliquer l’article 47 pour une mine qui ne veut pas extraire de l’or afin que nous puissions donner ces propriétés aux entreprises qui veulent extraire de l’or », a indiqué le membre du gouvernement, cité par News24.
Pour rappel, Sibanye-Stillwater tient un bras de fer depuis plusieurs mois avec des syndicats de travailleurs miniers, dont le NUM, qui réclament une augmentation salariale de 1 000 rands (64 $) par mois sur trois ans. La compagnie propose plutôt 850 rands (54 $) sur la période, soit une hausse de 7,8 % par rapport aux rémunérations actuelles, en tenant compte du fait que l’inflation se trouvait à 6 % en mars dans le pays.
Alors que la compagnie justifie sa fermeté par une volonté de maintenir la viabilité à long terme de ses activités dans le secteur aurifère sud-africain, le NUM dénonce de son côté les millions de rands versés depuis le début de son mouvement de grève à la haute direction de Sibanye-Stillwater. En avril, plusieurs directeurs exécutifs de la compagnie ont ainsi reçu 804,9 millions de rands (51 millions $), dont 300 millions (19 millions $) pour Neal Froneman.
« C’est atroce, dégoûtant et écœurant. Les avantages accordés aux travailleurs des mines qui sont censés être les premiers bénéficiaires de ces ressources naturelles, restent minimes, voire nuls », conclut le syndicat.
Emiliano Tossou
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