Malgré l’attractivité des plateformes de pari sportif, MultiChoice rencontre des difficultés avec KingMakers

(Agence Ecofin) - Pour diversifier ses activités, MultiChoice a acquis 49% de la plateforme nigériane de paris sportifs KingMakers. 2 ans après l’opération, les résultats financiers publiés par MultiChoice en 2023 suggèrent que le groupe a perdu plus de 68 millions $ en misant sur KingMakers.

Jusqu'à présent, MultiChoice a perdu 1,3 milliard de rands, environ 68 millions $, en acquérant une participation de 49 % dans la société de paris sportifs nigériane KingMakers en 2021. Cette année-là, MultiChoice était passé à 49 % du capital de la plateforme nigériane de paris sportifs pour 281,5 millions $. Un an plus tôt le groupe audiovisuel sud-africain avait déjà acquis 20% de l’entreprise nigériane pour 112 millions $. En tout, les 49% détenus par MultiChoice lui ont coûté 393,5 millions $, environ 5,9 milliards de rands.

Dans son dernier rapport financier pour l’année 2023, MultiChoice a fait savoir que « la dévaluation du naira au Nigeria et le coût de l'expansion (ratée, puisque deux filiales étrangères de KingMakers ont toutes fermées ; NDLR) » ont entrainé une dépréciation de leurs actions « qui valent désormais 4,6 milliards de rands ». En tout, MultiChoice a perdu sur cet investissement 68 millions $ au moins.

Selon plusieurs rapports, l’Afrique est le marché avec le plus prometteur du pari sportif dont les revenus sur le continent devraient augmenter de 17% à l’horizon 2027, selon la plupart des estimations. Les observateurs attendent une croissance de 13% pour l’Amérique latine et 7 % pour l’Asie et le Moyen-Orient.

L’intérêt pour le pari sportif a augmenté en Afrique avec de nombreuses entreprises déterminées à profiter de ce marché prometteur. Les plateformes de paris sportifs, très actives dans le domaine de la publicité, ont signé des partenariats avec des évènements sportifs et des ligues. La plateforme 1xBet a été l’un des sponsors officiels de la Coupe d’Afrique des Nations 2021.

L’expérience de MultiChoice avec KingMakers peut être l’un des premiers avertissements pour les entreprises souhaitant investir dans ce secteur controversé.

Servan Ahougnon