(Agence Ecofin) - Le marché mondial des matières premières est bouleversé depuis le début de l’année par le début de la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie. Cette situation affecte l’approvisionnement de plusieurs métaux, mais d’autres facteurs sont à prendre en compte pour les prévisions de prix.
La faiblesse mondiale des stocks et la relance économique en Chine favorisée par la levée des mesures de restrictions sanitaires soutiendront la demande mondiale de cuivre au deuxième semestre 2022. C’est ce qui ressort d’une nouvelle estimation publiée en juin par le cabinet Fitch Ratings qui a en conséquence revu à la hausse ses prévisions de prix pour le métal rouge.
L’autre facteur qui pourrait justifier des prix hauts pour le cuivre a trait à une potentielle réduction de l’offre à cause des perturbations rencontrées par l’industrie minière du Pérou, deuxième producteur mondial de cuivre. Les protestations des populations indigènes ont par exemple conduit à la suspension pendant 51 jours de la production à la mine de cuivre Las Bambas.
A moyen terme cependant, notons que d’autres sources de cuivre devraient contribuer à un équilibre sur le marché puisque plusieurs mines entrent en production ou montent en puissance, comme c’est le cas du complexe Kamoa-Kakula en RDC.
Dans le reste de ses prévisions, Fitch a également rehaussé ses estimations de prix pour le charbon. Les analystes de la firme de recherche s’appuient sur les prix record enregistrés depuis la fin du premier trimestre et le début de la guerre en Ukraine.
Avec une réduction de 20 millions de tonnes de l’offre maritime russe en charbon pour 2022 d’après les estimations de CRU Group, les prix du charbon cokéfié devraient rester hauts jusqu’en 2023. L’Europe est en effet en passe de bannir le charbon russe de son approvisionnement et le Japon s’est également engagé à le faire, ce qui entraine déjà des demandes plus importantes pour les autres producteurs, notamment en Afrique du Sud et au Botswana.
Les autres matières premières concernées par une hausse des prévisions de prix pour 2022 sont le minerai de fer, l’or (en raison de son rôle d’actif de protection contre l’inflation), le nickel (toujours à cause du conflit ukrainien et de la position importante de la Russie dans l’approvisionnement) ou encore le zinc.
Emiliano Tossou
Sofitel Manhattan, NY, USA