(Agence Ecofin) - Au Nigeria, l’autosuffisance alimentaire est une priorité pour le gouvernement. Avec la hausse de la population et des besoins, cette problématique a pris une place majeure dans les politiques mises en œuvre par les institutions ces dernières années.
Au Nigeria, le sucre et le blé pourraient bientôt rejoindre la liste des denrées agricoles ne bénéficiant plus de devises étrangères à l’importation. L’annonce a été faite le 16 avril dernier, par la Banque centrale du pays (BCN) sur son compte twitter.
Sugar and Wheat to go into our FX restriction list. We must work together to produce these items in Nigeria rather than import them . #Emefiele
— Central Bank of Nigeria (@cenbank) April 16, 2021
Concrètement, cette mesure devrait se traduire par la suspension des procédures de traitement des dossiers commerciaux liés aux achats de ces deux produits de base par les banques privées du pays. Elle s’inscrit dans le cadre de la politique du gouvernement visant à limiter les importations alimentaires et à favoriser la production locale, mise en œuvre ces 5 dernières années.
« Nous devons travailler ensemble pour produire des denrées sur place au lieu de les importer », a indiqué Godwin Emefiele (photo), gouverneur de la BCN. Plus globalement, cette démarche permettra au gouvernement de conserver les devises étrangères alors que le pays fait face actuellement à une pénurie de dollars et une chute de la valeur de la monnaie locale (naira) par rapport au billet vert.
Du côté de certains observateurs, on craint que cette décision ne renforce encore un peu plus l’inflation des prix alimentaires qui a déjà atteint 22,95 % en mars dernier au grand dam des consommateurs.
Par ailleurs, d’autres estiment que la mesure pourrait être difficile à appliquer stricto sensu notamment dans le cas du sucre parce que l’industrie locale dépend des achats de sucre brut majoritairement depuis le Brésil (80 %) pour le raffinage. Ainsi, il pourrait y avoir des dérogations pour les gros transformateurs comme Dangote Sugar Refinery, BUA Group et Golden Sugar Refinery afin qu’ils puissent faire tourner leurs usines.
En ce qui concerne le blé, le pays dépend également en grande partie des importations pour satisfaire ses besoins dans un contexte de stagnation de la production sur fond d’insécurité dans le Nord et de faible soutien de l’Etat à la filière. Le pays n’en produit que 60 000 tonnes annuellement contre une consommation de plus de 4 millions de tonnes en moyenne.
Pour rappel, la BCN a interdit l’accès aux devises étrangères pour d’autres denrées comme le lait, la margarine, le maïs, le riz, les œufs, la viande de volaille et la viande de bœuf.
Espoir Olodo
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