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Festival de Cannes 2023 : sur la Croisette, le cinéma africain termine sa décade en clair-obscur

  • Date de création: 30 mai 2023 07:43

(Agence Ecofin) - Mis en avant au début du 76e Festival de Cannes, le cinéma africain finit l’évènement de manière mitigée. Malgré son potentiel, confirmé par les prix obtenus hors compétition officielle, aucun film africain ne semble avoir semé l’intérêt dans l’esprit du jury au moment d’attribuer les prix.

Le 27 mai, le jury du 76e Festival de Cannes a décerné la palme d’or au film français « Anatomie d’une Chute ». Finalement, les deux films africains de la sélection officielle, les excellents « Banel et Adama » de la franco-sénégalaise Ramata-Toulaye Sy et « les filles d’Olfa » de la Tunisienne Kaouther Ben Hania, n’ont pas créé la surprise.

Encore une fois, pas de récompense majeure

Au final, 2023 est devenue une année supplémentaire de l’attente africaine d’une nouvelle Palme d’Or, débutée en 1975 avec le sacre de l’Algérien Mohammed Lakhdar Amina pour son film « Chronique des années de braise ». Entre-temps, en 2020, année durant laquelle l’évènement a été annulé, 3 jours avaient malgré tout été dédiés au cinéma africain à Cannes et avaient vu l’Egyptien Sameh Alaa remporter la Palme d’or du court-métrage. La récompense n’est jusque-là pas vraiment considérée au même titre que celle de 1975.

Après l’absence de l’Afrique dans la compétition officielle en 2022, la présence de deux films africains en 2023 a donc suscité d’importants espoirs.

Au final, pour voir le cinéma africain recevoir une récompense d’envergure planétaire lors du 76e Festival de Cannes, il fallait se contenter de la journée de lancement du festival, le 17 mai. Le cinéaste malien Souleymane Cissé est devenu, ce jour-là, le deuxième africain, après Sembène Ousmane, à remporter le prestigieux Carrosse d’Or. A cette occasion, le malien avait exhorté les jeunes cinéastes africains à s’armer de courage contre « la censure occidentale au niveau de la distribution des films africains ».  « Je ne pense pas que je puisse donner de leçons à la nouvelle génération. […] Je suis convaincu que quand ils feront de très bons films, cette censure au niveau de la distribution va se briser. Au niveau des distributeurs, il y a des films africains qu’on peut diffuser dans les salles en Europe. Mais, on ne leur donne pas cette opportunité tout simplement pour ne pas mettre à la même hauteur l’image de l’Afrique avec les autres », a déploré Souleymane Cissé. Pourtant, lors de cette 76e édition, tout semblait en place pour contredire le légendaire cinéaste malien.

Une forte présence africaine pour cette édition

En dehors des deux films en compétition officielle, une dizaine de films africains ont été diffusés et même récompensés hors compétition officielle lors du 76e festival de Cannes. « Les filles d’Olfa », de la tunisienne Kaouther Ben Hania, a remporté l'Œil d’Or du meilleur documentaire, décerné par la société civile des auteurs multimédia, le Prix de la citoyenneté de l’association Clap Citizen Cannes, et le Prix du cinéma positif remis par un jury formé par l’institut de l’économie positive. Le film « Les meutes » du marocain Kamel Lazraq, présent dans la section « Un Certain Regard », a reçu le Prix du jury. La production « Augure » du congolais Baloji Tshiani, également dans la section, a remporté le Prix de la nouvelle voix. Le fim marocain « La mère de tous les mensonges » a remporté le prix de la mise en scène de la section et « L'oeil d'or » du meilleur documentaire en finissant ex aequo avec « Les filles d'Olfa ». Ces victoires relatives ont, comme le nombre de films africains présents, été fortement vantées par les médias notamment français. Pas étonnant, après une année durant laquelle le continent africain avait été relativement absent du Festival de Cannes. Au final, l’exposition accordée aux films africains victorieux dans la section Un certain Regard ne fait pas oublier qu’au plus haut niveau, dans la course à la Palme d’Or, le continent n’a pas pu faire la différence. Cette 48e année sans Palme d’Or pour un long métrage africain pousse à s’interroger sur la responsabilité de cette absence.

 

Le financement principal problème ?

Comme Souleymane Cissé, on peut être tenté d’accuser une censure occidentale, mais cela signifierait ignorer d’autres pistes d’améliorations visibles du cinéma africain. En observant les sélections officielles du festival au fil des années on remarque que les films d’Afrique du Nord sont souvent sélectionnés. Pourtant, selon les données de l’Unesco dans son rapport « l’industrie du film en Afrique », l’Afrique du Nord produit 309 films par an, contre 5240 pour le reste du continent. Ces chiffres peuvent traduire un problème de qualité soit au niveau des productions du reste du continent, soit au niveau de leurs promotions. Une telle conclusion demande une étude beaucoup plus approfondie. Seulement, il y a un élément clé qui différencie clairement les industries cinématographiques d’Afrique du Nord et du reste du continent : le financement. Selon l’Unesco, l’Afrique du Nord est la région où les mesures incitatives du gouvernement pour le cinéma sont les plus importantes. Cela inclut les politiques et la régulation du secteur mais surtout les financements. « Le Maroc est un pays qui a un fond d'aide qui soutient son propre cinéma. A part l'Afrique du Sud, c'est le pays africain capable de mettre le plus de moyens pour produire des films », confirme par exemple Pierre Barrot, spécialiste de la coopération culturelle internationale travaillant notamment avec l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). L’OIF justement a financé les films « Les filles d’Olfa », « Les meutes » et « Augure », tous récompensés hors compétition officielle du 76e Festival de Cannes. En prenant en compte le fait que les deux films africains choisis pour la compétition officielle ont également été soutenus financièrement par l’OIF, l’industrie cinématographique africaine, et les gouvernements du continent, devraient se pencher sur le problème du financement des films africains. Un effort sur ce plan pourrait améliorer les résultats des productions continentales dans les festivals internationaux mais bénéficiera surtout, dans un premier temps, à l’industrie cinématographique africaine.

Servan Ahougnon


 
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