(Agence Ecofin) - Le festival du film de Berlin avait fait parler de lui en annonçant la kényane Lupita Nyong’o à la tête de son jury. Elle est la première personnalité noire à présider le jury de la Berlinale en 74 ans d’existence de la cérémonie. Et c’est également une Africaine qui remporte cette même année l’Ours d’Or.
Le documentaire « Dahomey » de la franco-sénégalaise Mati Diop a remporté l’Ours d’or du festival du film de Berlin qui s’est tenu du 15 au 25 février. Le jury dirigé cette année par l’actrice kényane Lupita Nyong’o a décidé à l’unanimité de récompenser le documentaire qui suit, en novembre 2021, la restitution de 26 œuvres d’arts, pillées en 1892 par les troupes coloniales françaises, au Bénin dont l’ancien nom est Dahomey.
Mati Diop, nièce du légendaire cinéaste sénégalais Djibril Diop Mambety, avait également remporté en 2019 le Grand Prix du Festival de Cannes avec son film « Atlantique ». « Pour reconstruire il faut restituer. Et que signifie restituer ? C'est faire justice. En tant que Franco-Sénégalaise, en tant que réalisatrice afro-descendante, j'ai choisi d'être parmi ceux qui refusent d'oublier. D'être parmi ceux qui refusent l'amnésie en tant que méthode », a déclaré la réalisatrice en recevant l’Ours d’Or.
Sa déclaration fait écho à une des interrogations laissées en suspens par son film. Sur environ 7000 œuvres pillées, seulement 26 ont été restituées au Bénin.
Pour la première fois à la Berlinale, une personnalité noire, Lupita Nyong’o, a présidé le jury. C’était également la première fois que deux films africains étaient en compétition pour l’Ours d’or. Le film « Black Tea », du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako était également en compétition pour la récompense suprême du festival.
Servan Ahougnon
Genève, Suisse et online