(Agence Ecofin) - Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, les Etats-Unis et l’UE ont mis en place des sanctions contre Moscou qui se traduisent dans plusieurs cas par l’interdiction des importations de minéraux russes. Des alternatives sont donc nécessaires pour éviter des pénuries importantes.
Les exportations sud-africaines à destination des pays européens ont atteint 3,2 millions de tonnes au cours des cinq premiers mois de l’année. C’est ce qu’a rapporté mercredi 15 juin l’agence de presse Reuters, sur la base des données du terminal charbonnier de Richards Bay (RBCT). Ce chiffre dépasse les importations totales des pays européens au cours de l’année dernière, qui s’élevaient à 2,3 millions de tonnes.
Cet intérêt plus important pour le charbon sud-africain coïncide, faut-il le rappeler, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Selon une série de sanctions entrées en vigueur au mois d’avril, les Etats membres de l’Union européenne ont en effet décidé de mettre fin aux importations russes de combustibles fossiles solides (donc le charbon principalement), d’ici mi-août.
Depuis le début du conflit en Europe de l’Est, les prix du charbon ont d’ailleurs commencé à grimper sur les principaux marchés mondiaux, en prévision de la réduction de l’offre du fait du bannissement du charbon russe. Néanmoins, l’Afrique du Sud a du mal à profiter pleinement de cette conjoncture favorable en raison notamment de problèmes de logistique qui affectent le transport du minerai, vers les ports d’exportation. L’année dernière, le volume exporté a ainsi été le plus bas depuis 1996.
Quoi qu’il en soit, les évènements de ces derniers mois apportent davantage d’arguments aux partisans d’une sortie lente du combustible fossile le plus polluant au monde. En raison des efforts nécessaires pour réduire le réchauffement de la planète, les pays riches invitaient en effet depuis quelques années les producteurs de charbon du continent, avec en tête l’Afrique du Sud, à renoncer à l’exploitation de leurs immenses réserves.
Alors que l’Afrique représente encore une part marginale (2 à 3 %) des émissions mondiales de CO2, cet appel n’a pas reçu un écho favorable auprès de plusieurs gouvernants africains, en particulier les ministres botswanais et sud-africain des Mines, qui prévoient de développer de nouvelles capacités de production afin de répondre à une demande mondiale toujours plus importante.
Emiliano Tossou
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