(Agence Ecofin) - En 2022, le cacao a été l’une des rares matières premières agricoles ayant affiché un gain annuel. Pour la nouvelle année, les spéculations vont bon train sur la situation des cours de la fève à moyen et long terme dans un contexte d’incertitudes économiques sur le plan mondial.
Dans son dernier rapport pour le mois de décembre 2022, l’Organisation internationale du cacao (Icco) a attiré l’attention sur une augmentation inhabituelle des contrats de vente à découvert sur les principales places de trading de la matière première au cours des trois premiers mois de l’année cacaoyère 2022/2023.
A Londres, le nombre de ces transactions a augmenté de 50 % sur le dernier trimestre, pour atteindre 90 897. A New York, la progression était de 26 %. Si l’Icco ne donne pas d’explications sur les raisons d’une telle tendance, la progression des ventes à découvert de la part des opérateurs pourrait illustrer une anticipation des prix à la baisse par les traders en raison de la croissance des exportations de fèves en provenance des deux premiers producteurs mondiaux.
Si en Côte d’Ivoire, une grève des dockers a perturbé le flux de fèves entre la fin octobre et le début du mois de novembre, l’Icco souligne qu’au 8 janvier dernier, 1,34 million de tonnes de cacao ont été livrées vers les ports ivoiriens, soit une hausse de 11,6 % par rapport à la même période de l’année dernière.
Au Ghana, les achats de cacao pour la campagne 2022/2023 ont totalisé 350 000 tonnes au 15 décembre dernier depuis le début de la saison en octobre, un niveau en hausse de 76 % comparativement au stock de 199 000 tonnes enregistré un an plus tôt.
Il faut toutefois souligner qu’il n’est pourtant pas certain que l’offre de cacao soit aussi importante à terme comme l’anticipent les traders sur les contrats futurs. Déjà en Côte d’Ivoire, l’intensité de l’harmattan suscite des craintes d’une offre plus resserrée pour la petite récolte qui s’étend entre avril et septembre.
La plupart des régions cacaoyères du pays n’ont ainsi enregistré aucune pluie entre le 26 décembre et le 8 janvier, faisant planer le risque d’une baisse des rendements durant la récolte intermédiaire.
Du côté du Ghana, il faut noter que la faiblesse du cedi vis-à-vis du dollar reste un frein majeur pour les producteurs locaux qui doivent acquérir les intrants, une situation qui pourrait affecter la récolte finale d’ici septembre. Le Cocobod avait déjà annoncé une récolte de 750 000 tonnes en 2022/2023, soit 11,3 % de moins que la moyenne de ces 10 dernières années.
Mais au-delà de ces contextes négatifs pour la production, au Libéria voisin de la Côte d’Ivoire et qui offre les mêmes caractéristiques en termes de terre et de climat, les autorités travaillent sur une stratégie visant à faire du pays, un acteur important de ce secteur en Afrique selon une étude du centre africain pour la transformation économique et qui est disponible sur la base des données Ecofin Pro.
Espoir Olodo
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