(Agence Ecofin) - La place financière de New York a connu des ventes massives d'actions mercredi 14 août 2019, après que des signaux aient donné l'impression aux investisseurs qu'une récession (deux replis consécutif de croissance du PIB) était proche.
L'indice qui regroupe les 500 entreprises les plus importante de la Bourse de New York (S&P 500), a reculé de 2,9% et l'indice Dow Jones, principal indice de cette place boursière a reculé de 3%
En mi-journée, une alerte a été donnée : les taux des emprunts du gouvernement américain arrivant ayant une maturité de 10 ans, étaient passés en dessous de ceux des emprunts remboursables dans trois mois. Historiquement, l’écart entre les taux des emprunts longs et ceux des emprunts courts a toujours été surveillé pour anticiper sur une inflation, or la situation actuelle ne s’était pas produite depuis 2007, juste avant la dernière crise financière mondiale.
Dans le même temps, les chiffres de l'économie allemande ont annoncé un repli de la croissance, du fait des exportations moins vigoureuses. Enfin, les chiffres de la production industrielle chinoise ont affiché les résultats les plus faibles depuis les 17 dernières années. Bien que la Chine et les Etats-Unis affirment bien résister à la guerre économique qu'ils se livrent, la réalité des chiffres semble plutôt donner raison aux pessimistes.
De plus, le président Trump continue de critiquer la banque centrale qui n’a pas suffisamment baissé les taux directeurs à ses yeux, alors que l’économie américaine est censée afficher le plein emploi.
Lorsqu'on regarde l'évolution du S&P 500 depuis l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, il est en hausse de 31,8%. C'est mieux que la moyenne de 23% obtenue sur les 14 dernières présidences américaines, mais, c'est de loin moins bien que la performance de cet indicateur sous la présidence de Barack Obama sur la même période (+66,7%).
Une récession qui se confirmerait aux USA ne manquera pas d'avoir des répercussions sur l'économie mondiale, en raison de la forte dollarisation des économies. En Afrique particulièrement, les variations à la baisse du dollar américain peuvent impacter les économies de façon variable. A l'import, on assistera à une diminution de la facture, et un renforcement des réserves de change. Mais de l'autre côté, on peut aussi subir une baisse des revenus à l'export, notamment du fait d'un impact sur les prix des matières premières. Dans la zone CFA, on assiste déjà à un ajustement à la baisse du dollar. Dans la zone Franc cependant, les banques centrales devront surtout suivre les parités Euro/Dollars, le franc CFA étant lié au sort de la monnaie européenne.
Idriss Linge
Abidjan, Côte d’Ivoire : « Private equity et venture capital, quels modèles de création de valeur pour les investisseurs, les entreprises et les Etats africains ? »