L’Iran suspend le minage de cryptomonnaies à cause des coupures de courant intempestives

(Agence Ecofin) - Le processus de minage des cryptos fait intervenir des plateformes qui sont assez voraces en énergie électrique. Une activité trop intensive des entreprises de minages iraniens serait la cause, ces derniers mois, des pannes de courant répétées dans la capitale et dans plusieurs autres villes.

La réplique du gouvernement iranien face aux nombreuses coupures de courant à Téhéran et dans plusieurs grandes villes d’Iran a été radicale. Accusé de surcharger le réseau électrique, le minage de cryptomonnaies est suspendu jusqu’au début de l’automne, soit sur une période de quatre mois.

Alors que la Chine réprime depuis la semaine passée les mineurs de cryptomonnaies (ce qui a contribué à faire baisser les cours du Bitcoin et de ses pairs), c’est au tour de l’Iran de porter un autre coup au secteur. Lors d'un Conseil des ministres, le président Hassan Rohani (photo) a annoncé que « les activités de minage de cryptomonnaies doivent cesser jusqu’à la fin du mois iranien de Chahrivar », soit le 22 septembre. Selon le consultant et expert en cryptomonnaies Michel Rausch, 5 à 10% des activités de minage de Bitcoin à l’échelle mondiale se font en Iran.

D’après Rohani, les entreprises de minage informatique clandestines, ayant accès à une électricité au tarif subventionné par l’Etat, consomment six à sept fois plus de courant que leurs concurrentes enregistrées auprès des autorités et qui payent de ce fait l’électricité au prix auquel l’Iran l’exporte vers l’Irak.

Le ministre de l’Energie Reza Ardakanian a présenté ses excuses aux habitants ayant dû faire face à des difficultés à cause des récents délestages. En effet, les coupures du samedi 22 mai ont été fatales pour deux des meilleurs joueurs d'échecs iraniens qui disputaient en ligne un championnat asiatique au siège de la Fédération iranienne, selon l'agence de presse officielle IRNA.

Même si certains responsables et médias locaux accusent les centres de minage pirates, la période de sécheresse actuelle en Iran fait baisser le niveau des lacs de retenue alimentant les nombreux barrages hydroélectriques du pays. Les températures au-dessus des normes saisonnières entraînent une forte demande d’énergie pour la climatisation. La surcharge pourrait donc être due à la combinaison de ces deux facteurs.

Ganesh Marcel Gbankpan