(Agence Ecofin) - Lorsque le premier mars 2016, Jes Staley, le directeur général de Barclays Plc annonçait le projet de son groupe de réduire ou de céder ses 62,3% de participation dans Barclays Africa Plc, les pronostics et les paris sont allés bon train sur les éventuels futurs acquéreurs de ces nouveaux actifs mis sur le marché. Les choses semblent désormais se dessiner et les masques tombent peu à peu.
Tout de suite, les regards de la communauté des investisseurs se sont tournés vers Bob Diamond (ex DG de Barclays) et son véhicule d'investissement Atlas Mara, dont les placements sur le secteur bancaire africain ont délivré une première marge nette positive en 2015. Après un long moment de silence, M. Diamond a reconnu avoir rassemblé autour d'Atlas Mara (dont il est cofondateur), Mara group, Atlas Merchant (son propre véhicule d'investissement) et Carlyle Group, avec pour objectif d'acquérir Barclays Africa et de fusionner avec leurs activités africaines.
Selon des sources concordantes de médias spécialisés, une délégation d'Atlas Mara a rempli une feuille d'audience dans les locaux de la banque centrale sud-africaine (South Africa Reserve Bank). Cette dernière est compétente selon ses statuts, pour des acquisitions d'actifs bancaires n'excédant pas les 15% du capital. C'est au ministère des finances qu’il revient de décider d'une prise de participation supérieure à 15% ou plus.
La Reserve Bank n'a pas commenté cette visite d'Atlas Mara dans ses locaux. Mais son vice-président, Kuben Naidoo, a indiqué, qu'en tant que régulateur du secteur bancaire, son institution ne souhaitait pas voir ces parts de Barclays Africa Group reprises par une firme de private equity. De son point de vue, cette catégorie d'investisseurs impose des effets de levier et ont très souvent une stratégie de sortie à court ou moyen terme, au contraire des investisseurs institutionnels qui, eux, sont là pour le long terme et possèdent une surface financière plus large.
Entre-temps, Barclays a annoncé une première cession de 12,2% de ses parts. La note annonçant la vente fait savoir que parmi les investisseurs acquéreurs, figure la Public Investment Corporation, le fonds de pension qui gère 123 milliards $ d'actifs pour le compte des fonctionnaires sud-africains. Au total, les investisseurs sud-africains ont acquis 40% de ces 12,2% cédées par Barclays, le reste ayant été acquis par des gestionnaires de fonds internationaux.
Barclays Plc est la grande gagnante du premier épisode de cette série. L'opération lui a permis de tester l'appétit des investisseurs pour ses actifs dans Barclays Africa. Au total 125 investisseurs institutionnels se sont manifestés pour répondre à l'offre. Par ailleurs, même si le prix encaissé (879 millions $) représente un rabais de 11% sur le cours moyen de l'action des 30 derniers jours, pour le groupe britannique, il représente 673,6 millions de rands (50 millions $ au taux de change actuel) de plus que le prix de ces actions au 31 décembre 2007. Le groupe possédait alors, à cette date, 300 millions de titres Barclays Africa.
Idriss Linge
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.