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Tribune

Reformer pour accélérer la croissance économique de l’Afrique

Par Abdoulaye Bio Tchané, ancien président de la Banque ouest africaine de développement Par Abdoulaye Bio Tchané, ancien président de la Banque ouest africaine de développement
  • lundi, 24 septembre 2012 13:11

Le consensus au FMI et à la BAD est que l’Afrique est en pleine croissance économique. Une projection de croissance de 5,4% en 2012 et de 5,3% en 2013 est une bonne perspective pour le contient. Même si à l’intérieur de cette embellie, il y a des disparités énormes avec des pays en nette régression, cette tendance reste un atout à prendre en compte pour mettre l’économie africaine en orbite.

Des signes encourageants

Je n’ai jamais autant voyagé en Afrique qu’au cours de ces derniers mois et souvent les signes visibles de la croissance sont au rendez-vous. Les lignes aériennes se multiplient, les hôtels sont pleins, dans la rue, ça bouge avec empressement. L’économie africaine devrait connaître une croissance de 5,4% en 2012 et 5,3 % en 2013 selon le Fonds Monétaire International (FMI).

La Zambie, le Ghana, l’Éthiopie, le Rwanda, le Liberia et le Mozambique devraient marquer leur présence dans le peloton de tête en termes de croissance, en 2012 et 2013. Dans la même perspective, ces pays seront rejoints par le Niger, l’Angola, la Libye et la Côte d’Ivoire. Il faut rester optimiste pour les pays qui ne relèvent pas encore la tête mais qui ont pris de sérieuses options en matière de réformes économiques de fond. Il y a quelques jours, j’étais à Nairobi au Kenya, un pays qui n’est même pas dans le peloton de tête. Pourtant, les mêmes remarques sont faites. L’avion qui m’y a amené était plein de même que mon hôtel comme la plupart des hôtels de la ville. Plusieurs jours plus tôt, c’était le même constat à Dakar au Sénégal, au Cap en Afrique du Sud, etc.

Avec cette perspective de croissance très favorable, les investissements directs étrangers (IDE) suivent. Selon la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED), les IDE ont connu un accroissement remarquable en Afrique subsaharienne atteignant 36,9 milliards de dollars en 2011. S’il est clair que les prix élevés des matières premières contribuent à ce redressement, les réformes en cours y participent également. Par ailleurs, il faut remettre en cause les idées reçues qui veulent que ce soit les pays africains à fort potentiel minier qui se développent. Car, aujourd’hui, parmi les pays à forte croissance économique, il y en a plusieurs qui n’exploitent aucune ressource minière.

Ainsi, le secteur touristique et celui des services sont aujourd’hui des moteurs de croissance. Avec la situation au Maghreb, les pays qui ont su accroître leur potentiel touristique au Sud du Sahara en tirent aujourd’hui meilleure partie. Les nouvelles technologies de la communication ainsi que la télécommunication sont d’autres secteurs à potentiel non épuisé. Ces signes encourageants et ces bonnes perspectives ne doivent cependant pas occulter le chômage qui reste une problématique récurrente pour les pays africains.

Le défi du chômage Le taux de chômage reste excessivement élevé en Afrique variant de 50% en Afrique du Sud à plus de 70% dans de nombreux pays à faible revenu. Dans tous les cas, le chômage des jeunes est préoccupant sur le continent africain. Pour moi, il convient d’y apporter une solution appropriée afin de ne pas distraire le potentiel de croissance en cours.

Un autre risque plus important est de faire perdre espoir aux jeunes. Mais pour y arriver, à notre sens, il ne s’agit pas d’embaucher vaille que vaille et immédiatement les jeunes demandeurs d’emploi quel que soit leur profil. Il est encore moins approprié de remplir à nouveau les fonctions publiques.

A notre sens, il faut une approche globale et systématique qui s’inscrive dans la durée. Derrière les chiffres du chômage, se cache en effet, un manque d’adéquation entre les besoins de profils et de compétences des entreprises, avec la formation reçue par les demandeurs d’emplois. L’école Africaine et l’économie Africaine roulent sur des autoroutes parallèles. Dans ce cadre, il est aussi opportun de s’appuyer sur les compétences africaines de la diaspora pour soutenir, voire accélérer la croissance économique actuelle en vue d’espérer résoudre progressivement les difficultés d’emploi des jeunes diplômés actuels. Diplômés dont les profils ne répondent pas forcément aux besoins des entreprises qui boostent la croissance actuellement sur le continent. A ce niveau, il faut clairement revoir la politique de formation. Le transfert de compétence qui se fera progressivement entre diaspora africaine et nationaux sera une source de formation professionnelle continue.

Pour la diaspora, il ne s’agit pas de rentrer par patriotisme, mais parce que son profil est demandé pour apporter une valeur ajoutée. Et pour y arriver il faut réduire au maximum les disparités de traitement proposé entre l’Africain de la diaspora et l’expatrié souvent sollicité à prix d’or à compétence égale. Si on donne la chance aux Africains de contrôler le destin du continent en occupant des positions stratégiques dans le tissu productif en pleine croissance, la question du chômage pourra être mieux maîtrisé à termes.

En plus de traiter du problème du chômage, d’autres réformes seront nécessaires pour soutenir la croissance. Soutenir la croissance actuelle Les Africains ne devraient pas se réjouir de la situation économique actuelle et se reposer sur leurs lauriers. Il faut soutenir, voire faire accélérer cette croissance économique afin de relever les défis de pauvreté et de sous emploi qui se dressent devant l’Afrique.

Pour y arriver, en dehors des réformes à lancer ou poursuivre, il y a des secteurs prioritaires à promouvoir. A commencer par l’agriculture pour nourrir les populations et même exporter dans un marché plus favorable à l’Afrique. Promouvoir le tourisme c’est aussi encourager les Africains à visiter d’autres pays du continent et valoriser les richesses touristiques que nous ignorons parfois. De la même manière, il faut trouver des mécanismes pour maîtriser les évasions de ressources que connaît l’Afrique. Chaque année les flux financiers illicites hors d’Afrique s’élèvent en moyenne à 50 milliards de dollars soit deux fois l’aide publique au développement à l’Afrique subsaharienne.

Le secteur financier doit être réformé. Les échanges économiques entre pays africains sont également à encourager à l’appui des réformes plus hardies. La promotion des petites et moyennes entreprises doit se poursuivre sur le continent. Plus que jamais l’Afrique a sa chance à saisir aujourd’hui, et nous devons y croire.

Par Abdoulaye Bio Tchané, ancien président de la Banque ouest africaine de développement

 
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