(Agence Ecofin) - L’une des particularités du paysage audiovisuel algérien est l’existence de nombreuses chaînes privées émettant depuis l’étranger. Pour les autorités algériennes, ces télévisions off-shore compliquent la tâche du régulateur sur certains points.
En Algérie, les chaînes privées devront toutes émettre depuis le territoire national à partir de février 2023. L’information a été confirmée par Mohamed Bouslimani, le nouveau ministre de la communication, lors de sa visite au téléport de Bouchaou. Il y était présent pour s’enquérir de l’état du transpondeur acquis pour la télédiffusion algérienne (TdA) en charge de la gestion des émetteurs pour la radiodiffusion dans le pays.
« Il a été procédé, dans une première étape, à l'acquisition depuis quelques mois d'un transpondeur qui a permis la domiciliation de la majorité des chaines TV privées via la TDA », a déclaré le ministre à la presse. Autrement dit, les signaux des chaînes privées regardées en Algérie passeront tous par ce transpondeur à partir de février 2023.
Depuis plusieurs semaines, les autorités algériennes mettent en place des moyens pour arrêter la pratique de la diffusion off-shore des chaînes privées. Actuellement le régulateur intègre cette interdiction dans les lois locales pour mettre fin, notamment, à l’impunité dont jouissent ces médias audiovisuels délocalisés.
Pour amorcer ce changement juridique, les autorités algériennes ont d’abord tenu à domicilier les signaux grâce au nouveau transpondeur de la TdA. Pour le moment, rien n’est clair sur l’obligation pour les chaînes de disposer d’un bureau local. En attendant, plusieurs chaînes se sont déjà enregistrées auprès du régulateur.
De nombreux observateurs estiment que la décision des autorités n’a pour but que de censurer les médias privés émettant depuis l’extérieur. Du côté des institutions algériennes, on estime plutôt que c’est une chose normale que les chaînes ciblant l’audience locale soient soumises au droit algérien. Dans le même temps, certains médias algériens rappellent également que la diffusion off-shore est coûteuse pour les promoteurs de chaînes privées. Selon le quotidien "L'Expression", elle nécessite des investissements mensuels pouvant atteindre 70 000 euros.
Servan Ahougnon
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