(Agence Ecofin) - Les services de streaming étrangers sont devenus les principaux concurrents des opérateurs africains de télévision payante. Pour survivre, ces derniers doivent désormais trouver des moyens innovants pour résister à la concurrence des plateformes étrangères de streaming.
Calvo Mawela (photo), le directeur général du groupe Multichoice, a évoqué la vision de son organisation pour éviter une domination totale de Netflix sur les territoires qu’ils partagent. Dans une interview sur l’émission CNN Connecting Africa, il a expliqué que MultiChoice allait tout miser sur le contenu local dans son mano a mano africain avec le leader mondial du streaming.
« Nous avons dépensé plus de 135 millions de dollars dans des productions de contenu local à travers le continent, et le plan est d'augmenter le quota de contenu local de notre catalogue à 45% », explique Calvo Mawela. Pour lui, en mettant l'accent sur le contenu local au niveau des offres de télévision payante et des offres de streaming de MultiChoice, le groupe pourra protéger ses parts de marché.
Selon lui, les Africains veulent un contenu local et Multichoice est la société la mieux placée pour mettre en œuvre cette stratégie de différenciation.
Sa position rappelle un peu celle de Bernard Azria, le fondateur du distributeur Côte Ouest Audiovisuel. « Dans tous les pays africains où j’ai travaillé, jamais une production locale de bonne qualité n’est battue par un programme étranger », nous avait-il confié.
« Si nous nous concentrons sur l'hyper-localisation comme principal facteur de différenciation, nous réussirons », assure Calvo Mawela. Et ce plan pourrait marcher.
En effet, de nombreux pays africains envisagent de suivre l’Afrique du Sud et d’instaurer un quota de contenu local pour les services de streaming avec abonnement opérant sur leurs territoires.
Dans la course au contenu local africain, Netflix n’est cependant pas en reste sachant que la plateforme collabore avec des créateurs africains. Ce qui pourrait faire la différence, c’est le pourcentage de contenu africain requis par les régulateurs de contenu. A 45%, MultiChoice ne risquera plus grand-chose. L’Afrique du Sud envisage par exemple d’obliger les plateformes de streaming à fournir 30% de contenu local pour opérer dans la nation arc-en-ciel.
Servan Ahougnon
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