La méconnaissance des circuits de distribution, principal frein au succès du contenu africain (sondage)

(Agence Ecofin) - Entre Woman King et Black Panther, le contenu d’inspiration africaine a généré d’importants revenus à Hollywood, ces dernières années. Pendant ce temps, malgré quelques succès d’estime, les films produits sur le continent sont loin d’être rentables sur le plan commercial.   

Selon un sondage du média spécialisé Broadcast Media Africa, la méconnaissance de l’écosystème mondial de la distribution est le principal frein au succès mondial du contenu africain. Des créateurs de contenu, des producteurs, des agrégateurs, des distributeurs et des acquéreurs de contenus ont participé au sondage.

 Pour 54% des participants, le principal problème du contenu africain est le manque de compréhension du fonctionnement de l'écosystème de distribution. 38% des participants à l'enquête pensent que c’est la qualité du contenu local qui l’empêche d’atteindre une audience mondiale.

Effectivement, avec une plus grande maîtrise du circuit de distribution, le contenu africain pourrait rencontrer une audience internationale plus importante. Mais l’audience internationale n’est pas la seule clé du succès du contenu produit sur le continent. Avec un marché d’environ 1,3 milliard d’individus, l’exploitation d’un marché intracontinental présente des intérêts majeurs pour le cinéma africain.

Seulement, il n’y a pas assez de cinémas pour rendre les productions accessibles à ce marché potentiel. Selon les données de l’Unesco, il n’y a que 1651 écrans de cinéma pour tout le continent, soit un écran pour 787 402 Africains.  Cela complique la capacité des productions continentales à se vendre sur le continent alors que sa population exprime une demande pour des films africains. « Dans tous les pays africains où j’ai travaillé, jamais une production locale de bonne qualité n’est battue par un programme étranger », avait expliqué en 2019 Bernard Azria, fondateur du distributeur Côte Ouest Audiovisuel.

Avant de viser le marché international le contenu local doit d’abord générer des revenus à l’intérieur de l’Afrique. Pour y distribuer du contenu, en dehors des salles, internet offre une panoplie de moyens et de méthodes de monétisation.

Servan Ahougnon