(Agence Ecofin) - Ces dernières années, le contenu africain a attiré de nombreux acteurs du secteur audiovisuel mondial. Malgré tout, les entreprises africaines n’arrivent toujours pas à monétiser ce contenu principalement sur le continent.
La plateforme de vidéo à la demande Iroko TV prévoit selon plusieurs sources de se lancer sur la Bourse de Londres (LSE). L'entreprise de médias va lever entre 20 et 30 millions de dollars pour être valorisée entre 80 et 100 millions de dollars. Cette entrée en bourse se prépare depuis 2 ans.
En octobre 2019, Jason Njoku (photo) le PDG d'Iroko TV avait laissé entendre que la société allait être cotée en bourse soit à Londres, soit en Afrique. Cette introduction en bourse était prévue pour 2021, malheureusement la Covid-19 a empêché l’année dernière l’entreprise de la préparer.
En 2020, la société prévoyait de faire passer son revenu moyen par utilisateur (ARPU) en Afrique de 7 ou 8 $ à 20 ou 25 $. Au cours des quatre premiers mois de l'année, tout semblait en place pour qu’Iroko TV atteigne ses objectifs. Malheureusement, les dépenses des consommateurs ont diminué au Nigeria et sur d'autres marchés africains. Il s'en est suivi une baisse de 70 % du nombre d'abonnements et, en mai, une partie du personnel de l'entreprise a dû arrêter de travailler.
Mais contrairement aux chiffres affichés par les marchés locaux de la plateforme, le nombre de ses abonnés internationaux a augmenté de 200 % et son ARPU s’est rapproché d’un niveau oscillant entre 25 et 30 dollars.
Par la suite, en août, Jason Njoku a annoncé que l'entreprise licenciait 150 personnes et que l’Afrique devenait désormais un marché secondaire, car 80% de ses revenus se faisaient en dehors du continent.
Visant une capitalisation de 100 millions de dollars, la société a choisi de s'inscrire sur l'Alternative Investment Market (AIM), un sous marché du LSE conçu spécifiquement pour les sociétés à petite capitalisation.
Servan Ahougnon
Genève, Suisse et online