(Agence Ecofin) - La SABC, chaîne du service public sud-africain a présenté à la fin du mois de septembre son bilan financier pour l’exercice s’achevant en mars 2022. Le diffuseur a terminé l’exercice en affichant une perte s’élevant à 201 millions de rands (environ 11 millions $).
En Afrique du Sud, l'auditeur général, l’un des deux bureaux d’audit du pays reconnus par la Banque mondiale, doute que le radiodiffuseur public, la SABC, reste opérationnel. En plus d’avoir à nouveau terminé son année financière en perte, le radiodiffuseur public est pris en grippe par l’opinion publique qui l’accuse de gaspiller les ressources du contribuable en achetant du contenu pour des millions de rands sans jamais le diffuser.
Après la poste sud-africaine, la SABC est, selon de nombreux médias locaux, le service public qui fait le plus mauvais usage des fonds alloués par l’Etat. Selon Tsakani Maluleke, cheffe du bureau de l’auditeur général, la situation en est au point où il existe des doutes sur la pérennité du radiodiffuseur reste opérationnel après « des dépenses irrégulières déclarées à hauteur de 2,8 milliards de rands » pour l’exercice en écoulé (environ 154 millions $).
En mars 2021, le radiodiffuseur public sud-africain avait supprimé 621 postes salariés avant d’engager 414 nouvelles personnes au cours de l'exercice 2021/2022. Tout cela alors que le gouvernement a repensé, en 2020, le mécanisme de collecte de la redevance audiovisuel pour mettre davantage de financements à la disposition de la SABC.
Servan Ahougnon
Genève, Suisse et online