(Agence Ecofin) - La retransmission illégale des compétitions sportives est un mal courant dans le paysage audiovisuel africain. A quelques jours du coup d’envoi de la 33e édition de la CAN, les autorités veulent lutter contre ce fléau durant la compétition qui sera diffusée partout sur le continent et au-delà.
Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) met les médias audiovisuels sénégalais en garde contre toute retransmission illégale des matches de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), qui débute le 9 janvier au Cameroun. L’annonce a été faite dans un communiqué du CNRA relayé par l’Agence de presse sénégalaise (APS) le lundi 3 janvier.
Selon le régulateur, cette décision s’inscrit dans le cadre de « sa mission de veiller à la libre et saine concurrence entre les entreprises de communication audiovisuelle » du Sénégal. Il ajoute que la retransmission, la distribution et la diffusion des compétitions sportives internationales sont conditionnées par l’acquisition de droits qui y sont relatifs.
Le CNRA précise que le non-respect des règles relatives à la concurrence expose les contrevenants aux sanctions prévues par la loi. « Les éditeurs et distributeurs ne bénéficiant pas d’autorisation de commercialisation, de distribution et de diffusion, doivent respecter les droits des opérateurs qui ont acquis des droits de retransmission, de distribution et/ou de diffusion des matchs », peut-on lire dans le communiqué.
Pour rappel, plus tôt ce mois, la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS) a acquis les droits de diffusion des plus grands événements du football africain pour la saison 2021-2022, dont la CAN pour 1,2 milliard de francs CFA (soit 2,06 millions $).
Il faut noter que le piratage audiovisuel est l’un des nombreux maux qui minent le secteur audiovisuel africain. Selon la Direction de la protection des contenus de Canal+ International, le piratage coûte chaque année plus de 120 milliards de francs CFA (environ 206,9 millions $) au secteur audiovisuel en Afrique subsaharienne francophone.
Ainsi, l’Union africaine des radiodiffuseurs (UAR) et Canal+ International ont décidé de collaborer pour lutter fermement contre toute diffusion non autorisée des contenus pour lesquels ils détiennent les droits. Selon Grégoire Ndjaka, directeur général de l’UAR, une attention particulière sera portée lors de la prochaine CAN TotalEnergies, Cameroun 2021, diffusée en Afrique subsaharienne en langue française sur les chaînes payantes CANAL+ Sport et dont l’UAR commercialise les droits « free-to-air » dans la région.
Isaac K. Kassouwi
Genève, Suisse et online