(Agence Ecofin) - Coface, un leader mondial de l'assurance-crédit, attribue la note D à la Côte d’Ivoire première puissance économique de l’UEMOA.
Un dynamisme économique plus fort que prévu
La reprise de l’activité économique a été plus vigoureuse que prévu en 2012 après la récession de 2011 liée à une douloureuse crise postélectorale (décembre 2010- avril 2011). Dans un contexte de normalisation de la situation politique, la croissance a été soutenue par les investissements publics et la reprise de la demande intérieure.
De grands chantiers d’infrastructure ont été engagés portant sur la rénovation des universités, la reprise de la construction d’un pont et d’une autoroute, la réhabilitation et la construction de salles de classe et de centres de santé.
Le secteur privé n’a pas été en reste à travers la construction d’un autre pont, dans la capitale, et le développement de centrales thermiques.
L’expansion devrait se poursuivre en 2013 à un rythme soutenu grâce à la hausse des investissements publics et privés à laquelle devrait contribuer l’amélioration de l’environnement des affaires, l’aide de bailleurs de fonds, le retour de la confiance des investisseurs et la promotion des partenariats public-privé. On prévoit également un regain de consommation dans les zones rurales, lié notamment à une hausse des revenus des producteurs dans le cadre de la réforme de la filière cacao.
La reprise s’accompagne d’une flambée des importations, ce qui a entraîné la réapparition d’un déficit courant, après plusieurs années d’excédents. Toutefois, les prêts officiels et les investissements directs étrangers ont repris et les fuites de capitaux se sont résorbées.
De nombreuses réformes sont encore en projet, les priorités étant la refonte de la TVA, la poursuite de l’amélioration du climat des affaires, l’adoption d’un code de l’électricité et l’élaboration d’une stratégie à moyen terme de gestion de la masse salariale.
Le décollage économique dépendra, à plus long terme, des efforts d’investissement déployés dans l’éducation et la formation, de la diminution des inégalités sociales et des progrès réalisés en matière de gouvernance.
Les comptes publics se sont améliorés et le pays a régularisé sa dette extérieure
Les résultats budgétaires se sont améliorés du fait de la relance de l’activité, de l’évolution favorable du cours du cacao et de la réorganisation des services fiscaux, bien que les dépenses salariales aient fortement augmenté et que la restructuration du secteur public ait pris du retard.
La Côte d’Ivoire a atteint, en juin 2012, le point d’achèvement de l’initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés, ouvrant la voie à un allègement de la dette bilatérale et multilatérale supplémentaire.
Le pays a également normalisé ses relations avec les créanciers privés, ayant repris le paiement des coupons de son euro-obligation de 2010.
Le profil de la dette publique reste toutefois encore vulnérable aux chocs externes (croissance, conditions d’emprunts).
La situation politique s’est normalisée mais le contexte sécuritaire reste difficile
Il n’y a guère eu de progrès en matière de réconciliation nationale depuis la fin de la crise post électorale. En décembre 2011 se sont tenues des élections législatives, les premières depuis plus d’une décennie, dont le parti du président Ouattara est sorti renforcé.
Cependant, l’ancien parti au pouvoir les a boycottées. Il en a été de même pour les élections municipales et régionales d’avril 2013, remportées par des candidats indépendants et, au sein de la coalition, le parti du président.
La formation de Laurent Gbagbo est, de toute façon, très affaiblie depuis le transfert de ce dernier à la Cour pénale internationale de la Haye et ne semble pas en état de concurrencer le gouvernement.
Par ailleurs, la situation sécuritaire s’est quelque peu dégradée depuis août 2012, avec une série d’attentats, attribués à des forces pro-Gbagbo, contre l’armée, la police et une centrale électrique. Les violences n’ont pas cessé en début d’année 2013, avec de nouveaux raids contre des municipalités proches de la frontière avec le Libéria.
Points forts | Points faibles |
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Evaluations Coface et principaux indicateurs de la Côte d’Ivoire
L’évaluation risque pays Coface mesure le niveau moyen de risque d’impayés présenté par les entreprises d’un pays dans le cadre de leurs transactions commerciales à court terme. Elle ne concerne pas la dette souveraine. Pour déterminer sa note, Coface combine les perspectives économiques, politiques et financières du pays, l’expérience de paiement de Coface et l’environnement des affaires du pays. Les évaluations se situent sur une échelle de 7 niveaux : A1, A2, A3, A4, B, C, D et peuvent être assorties de surveillances.
Nairobi, Kenya - Promoting sustainable economic growth through trade